"Pour réussir, le Premier ministre doit contrôler et sanctionner rigoureusement le fonctionnement de l'État" (Lokondo)
Politique
le 05/09/2019 à 13h59
"Ce que doit faire le Premier ministre pour réussir, c’est fondamentalement contrôler régulièrement, et de façon rigoureuse, le fonctionnement de l’État à tout moment. Il doit aussi sanctionner car il y a eu absence totale des sanctions, due principalement à la politisation à outrance de la vie publique", relève Henri Thomas Lokondo.
Attendu ce vendredi à la chambre basse du Parlement, le Premier ministre devrait répondre aux préoccupations soulevées mardi dernier sur le programme qu’il entend mettre en place avec son gouvernement. Pour ce député national, "si le Premier ministre veut réussir, il doit avoir le courage et la volonté politique de réaliser tout ce qu’il a dit".
Fonds spécial pour la recherche
Après l’examen du discours du Premier ministre, le député Moïse Nyarugabo estime que sans la recherche et l’innovation, le pays ne peut être redressé.
"Le changement est un choix. Le développement [est] une option. Il y a toujours un risque à prendre. Voici l’occasion pour le gouvernement de créer un fonds, au besoin, de créer une taxe pour la promotion de la recherche", suggère-t-il.
Le député Christophe Lutundula qui n’a pas pu s’exprimer lors de l’audition du programme du gouvernement, estimant avoir été empêché par le Bureau de l’Assemblée nationale, "un mauvais départ pour cette législature", dit-il, a fait savoir ses préoccupations à la presse.
Poursuivre la décrispation et faire la lumière sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila
Christophe Lutundula demande au gouvernement de poursuivre la décrispation amorcée par le Président de la République et respecter les droits de l’opposition. Dans cette perspective, souligne-t-il, il est temps pour le gouvernement d’obtenir la grâce présidentielle pour les condamnés de l’assassinat de l’ex chef de l’État Laurent-Désiré Kabila, "d’autant plus que l’instruction de cette affaire, qui devait se poursuivre selon la Cour d’ordre militaire de l’époque, [permettra de] rétablir toutes les responsabilités et sanctionner tous les auteurs et co-auteurs de cette tragédie nationale, arrêtée depuis 18 ans".
Christophe Lutundula propose également "la création d’une commission paritaire Parlement-Gouvernement chargée de fixer désormais, avec équité et transparence, des salaires harmonisés du secteur public, ne fût-ce qu’en déterminant des seuils minima et maxima non seulement pour les dirigeants politiques mais aussi pour les mandataires publics ainsi que les gestionnaires des établissements et organismes publics".
Proche collaborateur de l'ancien gouverneur de l'ex province du Katanga, le député Lutundula estime indispensable pour le gouvernement de favoriser un audit des ministères, des provinces, des sociétés d’État.
La fin de la mission du CNSA
D’après le député Christophe Lutundula, "le gouvernement doit constater la fin de la mission du Conseil national de suivi de l’Accord de la Saint-Sylvestre", estimant qu’à ce jour, "les activités du CNSA, organisme conjoncturel, doivent revenir normalement aux institutions nationales et provinciales classiques déjà installées".
Alain Tshibanda