L'antibiotique que les médecins associent à la hydroxychloroquine dans le traitement du coronavirus est introuvable à Kinshasa, se plaint l'ordre des pharmaciens qui tire la sonnette d'alarme.

"Dans les pharmacies de la ville, il n’y a aucun comprimé d'azithromycine", prescrit notamment pour les infections des voies respiratoires et repris dans le schéma thérapeutique contre le covid-19, alerte le président du Conseil de l’ordre des pharmaciens en RDC. 

Faustin Kabeya rappelle que "la vente libre de ce médicament se fait en gros et en détail" et fustige "la communication faite, à travers les médias, par des scientifiques et médecins sur le schéma thérapeutique contre le coronavirus retenu par le secrétariat technique de la riposte".

Pour lui, "on pouvait se limiter à dire que, désormais, les médecins savent comment prendre en charge les malades du Coronavirus sans donner des détails sur le traitement. Maintenant, la population a stocké ce médicament et a gardé à la maison en prévision d'une crise du Coronavirus".

Le président de l’Ordre des pharmaciens craint que "l'hydroxychloroquine puisse subir le même sort. Et quand il arrivera qu'un médecin prescrive à son patient les deux médicaments (azythromycine et hydroxychloroquine), il ne les trouvera pas sur le marché".

Et pourtant, martèle Faustin Kabeya, "l'azithromycine est un antibiotique. Il ne peut pas être dispensé sans prescription médicale".

Automédication déconseillée 

Le risque avec l'automédication, assure ce pharmacien, "est qu’on l’on débouche à une résistance de la souche du virus vis-à-vis de nouveaux médicaments qu'on pourra mettre dans le schéma thérapeutique".

Par conséquent, conseille-t-il, "ça ne sert à rien de chercher la chloroquine, l’hydroxychloroquine, l'azithromycine et de les entreposer à la maison. Laissez aux professionnels de santé, aux médecins la prise en charge en cas de maladie. L'auto-traitement est fortement déconseillé".

Seulement, endiguer la course à ces "médicaments présentés comme miraculeux" est extrêmement difficile d’autant plus que "le secteur pharmaceutique n’est pas totalement contrôlé par l’Ordre des pharmaciens. Les commerçants ont envahi le secteur  et s'aventurent à ouvrir des boutiques à médicaments".

Eric Lukoki