Ne pas laisser une minorité prendre en otage notre patrie (CENCO)
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) demande au « peuple congolais d’assumer (son) destin et de réaliser que le changement est un combat de nous tous, de ne pas laisser une minorité prendre en otage notre Patrie et notre avenir, de nous mettre résolument au travail pour notre développement intégral, de savoir revendiquer et défendre pacifiquement nos droits ».
Réunis à Kinshasa du 17 au 21 juin 2019 dans le cadre de la 56ème Assemblée Plénière des Evêques membres de la CENCO, Cardinal, archevêques, évêques et administrateur diocésain recommandent au président de la République « d’assumer pleinement ses responsabilités de Chef de l’Etat, de changer le système de gouvernance en instaurant un véritable Etat de droit à même de rendre notre pays fort et prospère ».
Mais également « de mettre l’Armée dans les conditions qui lui permettent de répondre efficacement à sa mission de défendre et de sauvegarder l’unité et l’intégrité du territoire national, de redorer le blason de la Magistrature, particulièrement celui de la Cour constitutionnelle, de façon que le Peuple ait confiance en la Justice ».
Réviser la loi électorale
Dans cette déclaration intitulée « Libérez mon peuple », lue ce lundi 24 juin 2019 par le secrétaire général de la CENCO, les évêques exhortent le Parlement « de se mettre réellement au service du Peuple qui a opté pour le changement, de gérer utilement le temps pour voter des lois qui promeuvent la démocratie plutôt que les intérêts partisans ».
C'est dans ce contexte que « la révision de la loi électorale en vue de la dépolitisation de la CENI s’avère plus que nécessaire ».
Pour la CENCO, le Parlement doit « veiller à ce que la majorité au Parlement n’abuse pas de sa supériorité numérique pour faire voter des lois peu favorables au progrès de la démocratie dans notre pays, contrôler sans complaisance les membres du Gouvernement et les mandataires de l’Etat ».
Ensuite, le Parlement ne doit pas « chercher à modifier et à tailler sur mesure des individus ou des partis politiques, les dispositions de la Constitution, particulièrement celles relatives aux modes des scrutins ».
Cette structure de l'église catholique souhaite que le futur Gouvernement « mettent au centre de son action l’amélioration des conditions de vie de la population, spécialement dans les secteurs de l’éducation, la santé et les infrastructures, se préoccupe du grave devoir de l’éducation scolaire, entre autres, en régularisant la situation salariale des enseignants non payés ou omis, préalable nécessaire à la gratuité de l’enseignement promise par le Chef de l’Etat ».
Mais aussi « de mettre en place un Comité de lutte contre la corruption, de travailler à la dépolitisation de l’appareil judiciaire, de veiller à l’effectivité de l’autonomie des Provinces ».