''Le M23 doit cesser les combats, se désengager et rendre les territoires occupés à l'armée et aux autorités congolaises. Le Rwanda, car il faut le nommer, doit cesser son soutien au M23. Il faut finir avec la répétition de l'histoire dans cette région", dénonce Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'Etat français chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux.

Dès son débarquement au Beach Ngobila, elle constate aujourd'hui ''le retour d'une situation tragique dans l'Est de la RDC. Des centaines de milliers de personnes sont déplacées et plusieurs vivent davantage dans l'insécurité. C'est insupportable et inacceptable".

La secrétaire d'État Français souligne qu"'il y a des responsabilités et la France n'a aucune difficulté à les pointer. La France condamne le soutien apporté par le Rwanda au groupe rebelle du M23".

Soutien aux processus de Luanda et Naïrobi

"Le rôle d'un ami, ce n'est pas seulement de dénoncer, c'est aussi d'aider à trouver une solution. C'est ce que nous faisons en parlant à tout le monde, à la RDC, avec la région. Nous soutenons la médiation de l'Angola et celle du Kenya mais en parlant enfin au Rwanda parce qu'on ne peut pas bâtir une paix durable dans la région sans le Rwanda", estime-t-elle.

''La relation que nous avons reconstruite avec Kigali, nous la mettons au service de la paix", tranche-t-elle.

En apportant également ''un message de solidarité et de compassion après les inondations tragiques qui ont fait de nombreuses victimes à Kinshasa", elle réaffirme aussi que ''la France a toujours défendu et défendra toujours l'intégrité et la souveraineté de la RDC. La France a toujours été à vos côtés lorsque cette intégrité a été menacée".

L'ambassade de France en RDC avait déjà, à travers une récente publication sur Twitter, déclaré que "la France condamne le soutien que le Rwanda apporte au groupe M23 et demande que les processus de Luanda et de Nairobi puissent être intégralement mis en œuvre".

C'était donc une première pour Paris de dénoncer publiquement et solennellement l'agression Rwandaise via le groupe terroriste M23, comme le qualifie le gouvernement congolais.

Longtemps, la France s'est réservée de pointer du doigt le régime de Kigali dans ce dossier. Sans doute à cause des affinités qui caractérisent leurs rapports diplomatiques depuis pratiquement un lustre. Kigali, qui s'est affirmé d'ailleurs comme un pays anglophone, dirige pour la deuxième fois de suite l'organisation internationale de la francophonie. 

En septembre dernier, alors que Félix Tshisekedi demandait aux Nations-Unies de publier le rapport de son groupe d'experts ayant confirmé la présence des soldats Rwandais à l'Est de la RDC, le président Macron s'était limité à organiser une tripartite avec Paul Kagame et Félix Tshisekedi, alors que la France présidait le Conseil de sécurité.

Pour le porte-parole du gouvernement, "avec cette prise de position claire de la France, l’isolement diplomatique du Rwanda continue".

En réaction à ce Tweet de l'ambassade de France, le ministre Patrick Muyaya appelle à la "condamnation, sanction, justice et réparation" du Rwanda.

Cette prise de position de la France a été également saluée par l'opposant Martin Fayulu qui a notamment écrit sur son compte Twitter que ''nous apprécions la condamnation sans ambage du Rwanda par la France".

Il estime que ''pour s’engager résolument vers la paix, les Congolais attendent aussi des sanctions exemplaires contre le régime de M. Paul Kagame, auteur principal de la déstabilisation de la RDC".

Dieumerci Lusakumunu