La Francophonie (OIF) à l’heure de la compromission?

Au moment où l’OIF s’apprête à se choisir un nouveau leadership, les questions se focalisent sur le soutien de la France au Rwanda, pays qui s’est ouvertement détourné de l’usage de la langue française et qui « n’est pas un modèle de démocratie ».
Alors que le président Macron ne cache pas son soutien à l’arrivée à la tête de l’OIF de la ministre rwandaise des affaires étrangères, celle à qui elle est opposée et qui est elle-même candidate à sa succession, a posé clairement les questions de ce que les états membres veulent faire de l’organisation.
« Les compromis sont déjà une forme de régression, car une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde », prévient Michaelle Jean.
Sans qu’elle n’ait dit clairement dans son discours qu’elle faisait référence au choix de son successeur, elle s’est interrogée si l’OIF est « prêt(e) à accepter que la démocratie, les droits et les libertés soient réduits à de simples mots que l’on vide de leur sens au nom de la réal politique, de petits arrangements entre États, ou d’intérêts particuliers ? »
https://twitter.com/michaellejeanf/status/1050374696179519488?s=21
Une rwandaise pour diriger la Francophonie?
Louise Mishikiwabo devrait être désignée secrétaire générale de la Francophonie à l’issue du sommet d’Erevan (Arménie), bénéficiant du soutien officiel de la France et de l’Union Africaine.
Pourtant, ce pays qui avait failli quitté l’OIF, a fait le choix de l’anglais comme langue nationale, au détriment du français, et a mis fin à l’enseignement du français dans ses écoles.
Le Rwanda a même adhéré au Commonwealth en 2009 et son président Paul Kagame ne s’exprime qu’en anglais.
Le Canada, pays dont est originaire Michaelle Jean, lui a retiré l’un des derniers soutiens dont la secrétaire générale sortante disposait.