La double nationalité s’invite de nouveau dans la période électorale.

« La nationalité congolaise est une et exclusive », précise la constitution de la RDC.
Cette nationalité « ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité. Elle est soit d'origine, soit acquise par l'effet de la naturalisation, de l'option, de l'adoption, du mariage ou de la naissance et de la résidence en République Démocratique du Congo ».
Ce document n'émane pas de la DGM
Depuis quelques jours, une liste présentée comme émanant de la DGM, à l’attention de la CENI, a refait surface dans les réseaux sociaux.
La DGM, qui a la police des frontières en RDC, « sait qui entre et sort du territoire national avec des passeports étrangers et entretient ses archives », indique à TOP CONGO FM, un agent de la direction générale des migrations.
« S’il y a réquisition de la liste des personnes utilisant ou ayant utilisé un passeport étranger pour au poste frontière, la DGM le fera » mais, précise notre source à la DGM, « pareille demande n’a pas été faite par la CENI ».
Dans ce document de plusieurs pages, on peut y lire des noms de responsables politiques, certains ayant même occupé de très hautes fonctions, et d’autres célébrités congolaises présentées comme détenteurs de passeports étrangers.
Prétendument envoyées à la CENI le 25 juillet 2018, ces listes refont surface et montre combien cette question, pas résolue depuis le « moratoire Kamerhe », en 2008, pourrit régulièrement le débat politique.
De l'éligibilité des « doubles nationaux »
« Ceux qui n’ont pas l’accès aux fonctions politiques ne se gênent pas et ceux qui doivent les sanctionner, se gênent de le faire », regrettent encore de nombreux députés de la législation 2019 malgré les promesses du candidat Félix Tshisekedi, réitérées depuis qu’il a été élu président de la république, « de réforme de cette disposition de la loi ».
Comme lors du scrutin de 2018, ce dossier risque de pourrir l’ambiance électorale.
La loi sur la nationalité prévoit que « toute personne de nationalité congolaise qui acquiert une nationalité étrangère perd la nationalité congolaise en vertu des dispositions de l'article 1er de la présente Loi ».
Cette disposition ferait que les congolais d’origine, au sens de la loi (né au moins d’un parent congolais) qui auraient acquis une autre nationalité, ne serait plus détenteur de la nationalité congolaise et ne pourraient donc plus prétendre concourir à une élection, au sens de la loi congolaise.