"Comme il y a eu changement de gouvernement, on n’a pas pu se réunir pour discuter de ces problèmes là. C’est ainsi que la Ministre, elle vient d’être nommée il y a quelques mois, a convoqué cette réunion d’abord pour s’excuser au près du corps diplomatique de tout ce qui se passe en Afrique du Sud et, ensuite, pour réiterer la position de ce pays de mettre fin à ces violences", a fait savoir ce lundi 9 septembre Bene Mpoko sur TOP CONGO.

"Quand il y a eu ces attaques de xénophobie dénonçées, on avait constitué une commission pour travailler dessus et trouver des solutions. Cette commission était composée des ministres sud-africains chargés des affaires étrangères, de l’intérieur, de la sécurité et du côté corps diplomatique, j’ai dirigé le groupe des ambassadeurs en ma qualité de doyen du corps diplomatique en Afrique du Sud", explique Bene Mpoko.

Une ambassade dans un pays quelconque ne peut pas protéger ses ressortissants, constate le diplomate congolais en relevant également que "nous n'avons ni l'armée ni les services d'intelligence. C'est le pays hôte, comme le dit la Convention de Viennes, qui prend la responsabilité de protéger les ressortissants étrangers qui vivent sur son territoire".

"Le rôle de l'ambassade est de s'assurer que le pays hôte s'acquitte de ses obligations. Nous avons à peu près 300 000 congolais en Afrique du Sud et je n'ai ni la Police, ni l'armée encore moins les services d'intelligence pour les protéger mais mon rôle est d'être sûr que le gouvernement sud-africain le fera", souligne le doyen du corps diplomatique en Afrique du Sud.

La semaine dernière, l'ambassade congolaise en RDC avait démenti "la rumeur relayée sur les réseaux sociaux, invitant les congolais à prendre contact avec un présumé chargé de rapatriement volontaire des congolais suite aux actes de violence perpétrés contre les citoyens étrangers", précisant que "ce message n'émane pas du gouvernement congolais".

Elle se contentait d'appeler "la communauté congolaise à faire preuve de la plus grande vigilance".

Une xénophobie condamnée par le Président Félix Tshisekedi 

Lors du lancement de la 5ème édition du forum Sultani Makutano, une rencontre internationale qui vise à regrouper les hommes et femmes d'affaires de divers horizons, le Président Félix Tshisekedi avait "dénoncé, avec fermeté, les événements malheureux qui se passent en ce moment en Afrique du Sud".

"Aujourd'hui, nous avons fermé l'ambassade. Les employés de l'ambassade habitent un peu partout dans la ville de Pretoria. Je n'ai pas voulu les exposer" aux actes de la xénophobie, avait décidé mardi dernier l'ambassadeur de la RDC en Afrique du Sud.

Un citoyen congolais tué 

Habitant Bloemfontein (Free-State), Bienvenu Mulenda avait succombé de ses blessures, poignardé à plusieurs reprises lundi dernier par des sud-africains alors qu’il attendait son bus. Selon l'information livrée à TOP CONGO par l'ambassadeur Bene Mpoko, ce jeune congolais n'était pas victime d'un acte de xénophobie mais plutôt de l'insécurité. Contrairement aux affirmations circulant sur les réseaux sociaux, a fait savoir l'ambassadeur, la victime n'était pas un étudiant mais plutôt un travailleur dans un salon de coiffure à Bloemfontein.

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Alain Tshibanda