Hausse de l'Internet, le ministre veut y voir clair.
Économie
le 08/06/2016 à 11h57

Pour le vice premier ministre, "l'augmentation brusque et simultanée constatée chez tous les opérateurs frise la pratique d'entente qui, à mon avis, est prohibée".
Selon le vice premier ministre, la hausse n'a été ni initiée ni accordée par le gouvernement.
"Mais ça ne résout pas le problème, le gouvernement doit protéger les consommateurs. Les sociétés de télécommunications devraient faire preuve de respect pour leurs abonnés", a dit à TOP CONGO FM, le député Patrick Muyaya.
Zèle des opérateurs?
Contactées par TOP CONGO FM, les opérateurs ne tiennent pas à communiquer mais, certains rappellent qu'en 2015, "face au bradage des prix, il avait été convenu un prix plancher pour les télécommunications voix. Rien n'avait été convenu pour les sms ni pour l'Internet".
Tous les opérateurs précisent aussi que les prix précédemment pratiqués étaient des "forfaits, des promotions que nous ne pouvions pas éternellement appliquer".
Et soulignent que si les prix augmentent à l'heure actuelle, "cela est dû aux fluctuations du taux de change et à l'inflation".
En auraient-ils profité?
Les opérateurs prétendent que non.
Pour eux, le strict respect de la loi d'identification des porteurs de cartes SIM est à la base d'une nouvelle politique des prix.
"Chaque opérateur a au moins perdu de 10 à 15% de ses revenus. Le churn (nombre d'abonnés perdus, désengagés) a été très élevé notamment par manque de cartes d'identité nationales".
Onéreuse opération d'identification des abonnés
"L'identification a coûté au moins 2 millions de dollars à chacun de nous. Nous devions mettre en place de nouveaux systèmes. Pendant 3 mois, nous n'étions pas en mesure de vendre des sim ce qui nous a tous causé une grosse perte de revenus", a dit à TOP CONGO FM, un membre de la FEC.
Veille concurrentielle plutôt qu'entente
Le parc des abonnés a considérablement baissé, Airtel aurait perdu environ 2 millions d'abonnés, Vodacom, 2,3 millions, Tigo, 1,8 million et Orange 2,5 millions.
"Le parc actuel est similaire à celui que nous avions il y a un an".
Les opérateurs se défendent d'avoir passé accord entre eux avant d'augmenter les tarifs, "mais face aux pertes enregistrées, chacun a particulièrement observé la réaction de la concurrence (veille concurrentielle)"
Actions pour un retour à la normale
À l'assemblée nationale, le vice premier ministre Thomas Luhaka sera entendu sur le sujet dans les prochains jours.
Il répondra à une question écrite du député Patrick Muyaya.
Des utilisateurs des "nuits débout de Kinshasa" entrevoient une manifestation pacifique le 11 juin, de 19 à 23h en face de l'immeuble du gouvernement "pour exiger la baisse des prix".
Ce n'est pas le gouvernement
Le gouvernement a tenu à faire une mise au point sur ce dont on l'a accusé à tort.
"La volonté supposée du gouvernement de rendre l'Internet inaccessible et ainsi restreindre les libertés est à écarter absolument", a dit à TOP CONGO FM, Thomas Luhaka.
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