19 Novembre 2019

"Face à Ebola, la RDC a les outils pour vacciner et traiter les malades" (Muyembe)

Ebola le 17/11/2019 à 15h21
C'est ce qu'a fait savoir le Professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum qui estime également que "l'évolution est vraiment favorable" au sujet de la riposte contre la maladie à virus Ebola, qui sévit à l'Est du pays depuis août 2018.

Le secrétaire technique du Comité multisectoriel en charge de la riposte contre Ebola insiste aussi sur le fait que "le vaccin, utilisé jusqu'à présent, s'est montré vraiment efficace, une efficacité à peu près 97 %".

Jeudi dernier, un deuxième vaccin a été lancé. L'introduction de ce deuxième vaccin s'est faite au Nord-Kivu.

Pour le directeur général de l'Institut national de recherche biomédicale (INRB), "une grande population à Goma, dans les quartiers de Majengo et Kahembe, a été vaccinée".

"Nous sommes très heureux parce qu'il y a un engouement pour cette vaccination", s'est réjoui Dr Muyembe Tamfum qui annonce se rendre à Goma le lundi prochain, pour "y recevoir aussi ce [deuxième] vaccin".

Évoquant la prévention, Dr Muyembe Tamfum dit croire que le pays "est très bien parti".

Un Forum en décembre pour lever 50 millions USD pour la riposte

L'Union africaine envisage de lever 50 millions de dollars américainspour soutenir les opérations de riposte contre la maladie à virus Ebola (MVE),qui sévit à l'est du pays depuis août 2018. Pour y parvenir, elle compteorganiser le Forum africain contre Ebola en décembre prochain.

"L'objectif de ce forum est de mobiliser le secteur privé et nospartenaires traditionnels pour trouver des moyens, des fonds qui vont nouspermettre de continuer à travailler avec le gouvernement pour renforcer lescapacités et complètement éradiquer Ebola"
, avait expliqué le Directeur du Centre africain de prévention etlutte contre les maladies.

Situation épidémiologique au 16 novembre: des tendances encourageantes 

 
Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 3 292, dont 3 174 confirmés et 118 probables. Au total, il y a eu 2 195 décès (2077 confirmés et 118 probables) et 1 070 personnes guéries.

À ce jour, 517 cas suspects sont en cours d’investigation. Aucun nouveau cas n'a été confirmé. 

"Ces tendances encourageantes confirment que le virus commence a marquer le pas"
, indique un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les statistiques officielles indiquent également qu'aucune personne guérie n’est sortie des CTE.

En sus, aucun agent de santé ne figure parmi les nouveaux cas confirmés. Le cumul des cas confirmés/probables, parmi les agents de santé, est de 163 (5 % de l’ensemble des cas confirmés/probables), dont 41 décès.

"Comme le nombre de cas diminue régulièrement, d’autres indicateurs de cas semblent encourageants"
, se réjouit l'agence onusienne.

Aucun nouveau décès des cas confirmés n’a été enregistré.

Au Nord-Kivu, la ville de Goma est la seule entité à avoir totalisé le plus de jours (123) sans avoir enregistré un nouveau cas d'Ebola, contrairement à Mabalako (2) et Beni (3).

En Ituri, Tchiomia totalise 418 jours sans nouveau cas alors que pour Mambasa et Mandimba, c'est respectivement depuis 17 et 11 jours qu'aucun nouveau cas n'a été signalé. 

Selon l’OMS, précise ledit communiqué, "les tendances relatives à la proportion de décès communautaires parmi les cas confirmés se sont également améliorées".

L'agence se réjouit du fait qu'au cours des trois dernières semaines, "12 % (3/34) des cas étaient des décès communautaires, comparativement à 28 % (17/61) au cours des trois semaines précédentes (9-29 octobre) et à 33 %, la moyenne générale de l’épidémie dans son ensemble".

Toutefois, l’OMS note que "la transmission locale dans les aires de Bingo et à Ngoyo (dans la zone de santé de Mabalako) est continue en raison des problèmes sécuritaires causant des difficultés d’accès et de réponse dans ces zones".

Sur Twitter, le Bureau de l’OMS en RDC a indiqué que 558 nouvelles personnes ont été vaccinées contre la maladie à virus Ebola. Cela porte à plus de 251.000 le nombre de personnes vaccinées depuis août 2018 par le biais du premier vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe américain Merck’s. Ce premier vaccin a d’ailleurs reçu un début d’homologation préalable à sa mise officielle sur le marché à la veille de l’introduction du deuxième protocole
.

Pour la première fois, l’OMS a préqualifié cette semaine un vaccin anti-Ebola et estime que cette mesure "constitue un pas déterminant en vue d’une accélération de l’homologation, de l’accessibilité et de l’introduction dans les pays les plus exposés aux flambées de la maladie".

"La préqualification signifie que le vaccin satisfait aux normes de qualité, d’innocuité et d’efficacité de l’OMS. Sur la base de cette recommandation, les organismes du système des Nations Unies et l’Alliance Gavi peuvent acheter le vaccin pour les pays à risque"
, lit-on dans le communiqué de l'agence onusienne.

À noter que l’épidémie d’Ebola a été déclarée urgence de santé publique mondiale le 17 juillet dernier par l’OMS.

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Alain Tshibanda

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