19 Octobre 2019

"Bruno Tshibala doit être reconnu civilement responsable de l’agression du journaliste Dinanga" (FFJ)

Justice le 07/10/2019 à 22h35
Freedom for journalist (FFJ), organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information, exige que l'ancien Premier ministre, Bruno Tshibala, soit reconnu civilement responsable de l’agression, samedi dernier, de Dominique Dinanga, journaliste à TOP CONGO FM.

"Il doit être reconnu in solidum responsable des coups et blessures infligés au journaliste en plein exercice de son métier. Sous sa gestion du gouvernement, la liberté de la presse n’était pas du tout reluisante. Le sombre tableau qu’il a laissé le poursuit hors mandat", déplore FFJ.

Le samedi dernier, le présentateur du journal matinal à la première radio d'information du pays (88.4 Mhz), interdit d'accéder à l'activité organisée par le parti de celui qui se vante d'avoir organisé les élections ayant conduit à l'alternance politique, avait été agressé par une foule qui, avant de passer à l'acte, avait réclamé "vouloir tuer le journaliste parce qu'étant de TOP CONGO FM".

Devant les militants de ce parti, poursuit FFJ, "le journaliste avait décliné son identité mais a immédiatement été pris à partie. Les partisans de Tshibala l’ont asséné des coups après qu’il a été menacé", déplore l'organisation.

Qui "est d’avis que le journaliste a bien été piégé par l’organisateur de l’activité et les menaces des militants n’ont été qu’un prétexte".

"M. Tshibala doit être tenu responsable de ce qui est arrivé au journaliste et prendre en charge l’hospitalisation de Dinanga"
, a exigé, en outre, FFJ qui a appelé TOP CONGO FM à déposer une plainte et invité les journalistes de Kinshasa à se constituer partie civile.

FFJ condamne fermement le passage à tabac de Dominique Dinanga et "se réserve le droit d’appeler les médias et les journalistes à infliger, dans les médias, un embargo sur une durée bien déterminée sur la personne de Tshibala et sur toute activité en lien avec lui".

Le dimanche dernier, l'ancien Premier ministre s'est rendu à la Clinique Ngaliema où il a présenté, au nom de son parti, des excuses au journaliste de TOP CONGO FM, relevant une "bavure regrettable" et promettant que "le responsable de cet incident, non encore identifié, sera retrouvé et va subir la rigueur de la loi".

Ce lundi matin, le directeur général de TOP CONGO FM a appelé la justice à "nous dire quelle foule peut ainsi lyncher Dominique Dinanga alors qu'il était invité à couvrir la manifestation d'un parti dont les militants lui ont refusé l'accès".

"Il ne s'agit pas d'une bavure. L'acte, selon les témoignages en notre possession dont celui de Dominique Dinanga, avait été prémédité. Nous irons avec ce dossier jusqu'au bout car demain, ce qu'on appelle aujourd'hui bavure peut entraîner mort d'homme", s'est énervé Christian Lusakueno.

À l'instar de l'association des médias en ligne du pays (MILRDC), qui a également appelé à ce que l'ancien Premier ministre puisse travailler à clarifier cette situation, la Nouvelle société civile congolaise "appelle à l'ouverture immédiate d'une enquête pour faire la lumière sur cette agression barbare et injustiée. Que justice soit faite", a laissé  entendre Jonas Tshiombela.

Alain Tshibanda 
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