6 Mars 2022

« Traiter la RDC comme l’Ukraine pour arrêter les crimes à l’est » (Denis Mukwege)

Politique le 06/03/2022 à 16h15
« Traiter la RDC comme l’Ukraine pour arrêter les crimes à l’est » (Denis Mukwege)
Le prix Nobel de la paix 2018 aurait voulu que, comme à l’est du continent européen, le monde s’engage pour mettre un terme aux violences à l'est de la RDC.

 « Malheureusement, l’escalade s’est produite (en Ukraine), et on voit que les sanctions pleuvent de partout. Pendant ce temps, le président d’un pays africain de la région (le Rwanda), qui figure parmi les responsables des atrocités qui ont été commises à l’est du Congo, annonce son intention de faire traverser la frontière à ses troupes sans que cela ne suscite aucune réaction ni que la presse internationale n’en pipe mot. Sur ce qui se passe en Afrique, tout le monde se tait. Nous avons la Monusco sur place qui ne dit rien. Le gouvernement congolais ne dit rien. L’Onu ne dit rien, la communauté internationale se tait alors que des gens sont en train de mourir tous les jours. Les Congolais observent qu’il y a deux poids deux mesures ».


Le dicteur Denis Mukwege (photo) regrette de continuer à traiter les victimes de violences sexuelles, « cette pratique n’a(yant) pas cessé ».

« Il n’y a pas eu suffisamment d’efforts pour enrayer ces atrocités qui se produisent souvent dans les zones rurales où il y a des conflits armés, mais également, et on le voit de plus en plus, dans les milieux urbains où il n’y a pas de conflits »
, constate le docteur Denis Mukwege.


Enfin prophète chez lui?


En tournée académique dans les universités en RDC, il était ce week-end à Lubumbashi (Haut Katanga) et devrait se rendre ensuite à Kisangani, Goma (Nord-Kivu), Kinshasa, mais aussi à Bukavu (Sud-Kivu) où se situe l’hôpital de Panzi dont il a pris en charge depuis 1999, soignant plus de 70 000 victimes de violences sexuelles commises par des groupes armés, congolais et étrangers, très souvent avec une sauvagerie qui dépasse l’entendement. 

« C’est parfois difficile de sentir qu’on ne peut pas s’exprimer dans son propre pays. J’avais besoin de sentir que j’étais chez moi »
, s’est réjoui le docteur Mukwege dans la capitale économique.

Sa série de conférence sur le thème « le viol comme arme de guerre » a, à sa première étape, remporté un succès.

Le Prix Nobel de la paix espère pouvoir encore plus mobiliser sur les crimes qui se perpétuent mais « ne suscitent pas de la part de la communauté internationale les mêmes réactions que par rapport à d’autres situations… »
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