Un résultat quotidien jamais atteint depuis le début de la pandémie en RDC est annoncé par le Comité multisectoriel de risposte contre la Covid-19.

En effet, dans son dernier bulletin daté du 15 décembre et révélé jeudi soir, 1.105 nouveaux cas confirmés dans 13 provinces sur 5.172 échantillons testés.

Kinshasa, épicentre de cette épidémie au niveau national "rafle la mise" avec 847 cas de contamination.

Ces chiffres sont un peu moins importants ce vendredi mais restent très élevés avec 967 nouveaux cas confirmés dans 10 provinces, dont 588 à Kinshasa, 127 au Lualaba, 105 au Nord-Kivu, 68 dans le Haut-Katanga, 43 au Sud-Kivu, 11 au Kasaï, 10 à la Tshopo, 6 à la Tshuapa, 5 au Kwango et 4 au Kasaï  oriental, sur un total de 3.178 échantillons testés.

Des chiffres bien en deçà de la réalité, selon de nombreux experts, "au vu de l'afflux de malades dans les hôpitaux et du fait que le dépistage ne soit pas systématique dans un environnement où beaucoup ne pensent que souffrir de la grippe saisonnière".

Situation explosive 

"La situation est explosive, nous sommes en pleine 4ème vague", a annoncé le professeur Jean-Jacques Muyembe, secrétaire technique du Comité multisectoriel de riposte, lors de son point de presse hebdomadaire sur la situation de Covid en RDC. 

"Cette flambée", a relevé  le virologue occasionne, bien évidemment, un "surpeuplement des Centres de traitement covid (CTCo) et des hôpitaux par les malades, l'augmentation de demande en médicament et en oxygène, des cas décès enregistrés, surtout à Kinshasa et dans la province du Kongo Central ainsi qu’une augmentation de cas de contamination chez les prestataires de soins, dans les ministères, dans les bureaux administratifs publics et dans les écoles".

Le Professeur Muyembe a ainsi invité "toute personne présentant les symptômes de la grippe qui possède les mêmes symptômes que la Covid-19, "à se faire dépister afin d’élaguer toute confusion et éviter toute propagation de la Covid-19 via une prise en charge médicale appropriée".

La grippe est une maladie saisonnière, a-t-il expliqué. "Contrairement aux pays européens, elle apparait souvent en Afrique pendant la saison de pluie, c’est-à-dire pendant les mois chauds".  

Surveillance de la grippe depuis 2009

Seulement, a indiqué le Docteur Jean-Jacques, l’Institut national de recherche biomédicale qu'il dirige, suit l’évolution de la grippe dans le pays depuis 2009, grâce à des sites sentinelles installés à Kinshasa et dans quelques provinces du pays.

Les derniers résultats de cette surveillance démontrent clairement que depuis l’apparition de la Covid-19, les cas de grippe deviennent de plus en plus rares et cela se justifie par le simple fait que le virus de Covid-19 a occupé la niche écologique de la grippe empechant celle-ci de s’y installer.

Éric Lukoki