Pays solution, « la RDC s’engage à contribuer aux efforts de lutte contre le réchauffement climatique » (Bazaïba)
Environnement
le 06/10/2022 à 14h22

« La RDC prend le monde entier à témoin et nous rassurons de notre choix à contribuer aux efforts globaux de lutte contre le changement climatique », affirme, à l’ouverture des travaux préparatoires de la 27ème Conférence des parties à la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (PRECOP27) dont les travaux proprement dits (COP27) se dérouleront à Sharm-El-Sheik en République Arabe d’Égypte du 7 au 18 novembre 2022, la vice-Première ministre en charge de l’Environnement Ève Bazaïba (Photo), en présence de 64 ministres de l'Environnement et plusieurs délégations venues du monde entier pour participer à ces assises de 3 jours à Kinshasa.
« Nous ne le ferons pas seuls, pas à nos propres frais », prévient-elle.
Plaidant pour que la RDC exploite librement ses resources naturelles, Ève Bazaïba note que « l’Afrique se trouve face à un dilemme : nourrir nos enfants et petits-enfants ou contempler ces ressources et laisser mourir nos enfants et petits-enfants de faim, parce que nous devons protéger l’environnement ».
Responsable de seulement 4% d’émission de gaz à effet de serre
« Nous sommes responsables de seulement 4% d’émission de gaz à effet de serre. Autant que nous avons besoin d'oxygène, nous avons aussi besoin du pain ».
Elle a également évoqué « la récurrente question de l’accès au fonds climat. Les pays forestiers dont ceux du bassin du Congo ont des forêts qui rendent des services incommensurables à l’humanité, mais pour accéder à ce fonds, il y a des conditionnalités ».
Et de s’interroger : « comment expliquer toutes ces conditions imposées à nos États pour accéder à des fonds destinés à protéger dès ressources dont nous sommes tous bénéficiaires ».
La vice-Première de l’Environnement estime donc que « tout investissement dans la protection et gestion des forêts ne doit plus jamais être considéré comme une aide au développement, mais comme un investissement dans le système climatique mondial qui est un bien commun à toute l’humanité. Nous respirons tous le même air, baignons dans la même athmoosere et partageons une même planète. Investissons dans ces forêts. Songeons aussi aux gardiens de ces forêts. En tant que tels, ils ont droit à une rémunération ».
Pour y arriver, « que le monde arrête les discussions et se mette au travail. La planète brûle et nous brûlerons avec elle si nous continuons de discuter ».
Par rapport au « prix de la tonne de carbone forestier, il est anormal que le prix d’un service qui sauve la planète ne soit pas valorisé à juste titre. Le prix de la tonne de carbone devrait correspondre à juste titre à la préservation de ce service ».
Nos forêts meurent
« Nos forêts nous alertent depuis des décennies, mais personne n’y prend garde. La RDC est le deuxième pays victime de déforestation après le Brésil », rappelle Emmanuel Judisa, enfant reporter, défenseur de la jeunesse et ambassadeur de l’UNICEF pour la cause climatique et environnementale.
« Nos forêts sont en train de mourir à un rythme fou. Chacun d’entre nous est responsable dans une certaine mesure par son action ou son inaction », insiste-t-il.
« Nous, enfants, sommes les premières victimes de la déforestation. Il faut unir le monde face au changement. Il est grand temps que les pollueurs financent le reboisement. Assurez-vous que pour chaque arbre coupé, qu’on en replante au moins deux ».
Quid de l’ordre du jour ?
« Les points inscrits à l’ordre du jour sont notamment les questions d’adaptation aux impacts du changement climatique, celles relatives à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, à la finance climat et aux pertes et dommages », révèle le Premier ministre qui a donné le go de ces travaux préparatoires.
« J'ose espérer que les échanges s’étendront sur les cas de force majeure suite auxquels certains pays européens sont retournés à l’usage des sources d’énergies polluantes qu’ils avaient préalablement bannies afin d’éviter à leurs peuples les conséquences incalculables d’un déficit en énergie que leur a imposé la guerre en Ukraine ».
Raison pour laquelle Jean-Michel Sama Lukonde exhorte à « adopter une position commune nous permettant d’éviter de tomber dans l’arbitraire avec certains État libres de poursuivre voire d’augmenter leurs émissions et d’autre empêchés d’exploiter leurs ressources naturelles par crainte de l’aggravation des émissions mondiales de gaz à effet de serre ».
RDC, pays solution
Avec plus de 2.345.444 km2 de superficie, la RDC est couverte à plus de 60 pourcents par la forêt tropicale humide, représentant plus de 62% des forêts du Bassin du Congo avec plus de 155 millions de kilomètres carrés de forêts tropicales humide.
Ces forêts séquestrent quotidiennement près de 24,5 gigatonnes de gaz à effet de serre alors que ses 105 km2 de tourbières constituent un stock naturel d’environ 30 gigatonnes de dioxyde de carbone, soit l’équivalent de plus de deux ans d’émissions mondiales.
C’est ce qui fait que la RDC se présente au monde comme un Pays solution à la crise climatique.
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