Pas satisfait, Muhindo Nzangi appelle à la démission d'Azarias Ruberwa

"Le ministre (d'État à la Décentralisation) est tombé dans un conflit d'intérêts. ll doit en tirer les conséquences en démissionnant de lui-même", suggère le député national Muhindo Nzangi, auteur de l'interpellation d'Azarias Ruberwa à l'Assemblée nationale sur l'installation très controversée du bourgmestre de Minembwe au Sud-Kivu.
Dans sa conclusion après les réponses d'Azarias Ruberwa, l'élu de Goma au Nord-Kivu dit fonder sa requête sur une promesse faite par Azarias Ruberwa en personne.
"Dans une interview, ill a dit lui-même ceci : si on démontre que j'ai commis une faute, qu'il y a eu conflit d'intérêts, je vais démissionner", rapelle Muhindo Nzangi.
"Or, je viens de vous le démontrer, je crois qu'il va tirer les conséquences et démissionner".
Hormis cette demande, du reste très applaudie par l'assistance qui a répété en choeur : "démission, démission!".
Par la même occasion, Muhindo Nzangi recommande de "rapporter et corriger le décret du 13 juillet 2013 qui conférait le statut des villes et communes aux agglomérations du Sud-Kivu pour des raisons d'insertion frauduleuse de la commune de Minembwe sans avis favorable de l'assemblée provinciale conformément à la loi".
Mais également "informer (l'Assemblée nationale) de l'annulation des actes de nomination du bourgmestre et du bourgmestre adjoint de la commune de Minembwe".
Il appelle aussi à "des enquêtes pour déterminer les responsabilités des agents publics de l'État et leurs complices impliqués dans la fraude concernant la commune de Minembwe en vue des sanctions exemplaires"
Il souhaite qu'on "donne à la commission de suivi (de l'Assemblée nationale), la mission d'évaluation globale du processus de décentralisation dans le pays".
Enfin s'adressant directement à Azarias Ruberwa, il s'élance : "nos frères du Sud-Kivu m'ont demandé de dire au ministre d'État en charge de la Décentralisation qu'ils sont fatigués, qu'ils veulent vivre en paix avec leurs frères congolais. Ils ont l'impression que le ministre Ruberwa, pour son positionnement politique, continue à remuer le couteau dans la plaie pour (re)installer la haine tribale qui pourtant était en train de disparaître".
Et de renchérir : "ils croient que vous utilisez cette haine tribale comme une marchandise politique pour vous maintenir au pouvoir et disent, demandez au ministre de nous laisser vivre en paix".
Éric Lukoki