"Mission accomplie", se réjouit la Police, sur son compte Twitter, qui vient d'arrêter Ne Muanda Nsemi après 24 heures de siège et de longues heures de négociations qui se sont soldées par un échec.

Jeudi 23 avril 2020, près de 1.000 policiers étaient déployés autour de la résidence du Leader du Mouvement mystico-politico-religieux Ne Muanda Nsemi à Ma campagne dans la commune Ngaliema. 

Sur TOP CONGO FM, le Commissaire provincial de la Police Sylvano Kasongo annonçait que ses éléments n’attendaient que le go de la "hiérarchie pour l’arrêter".

Enquête sur les affrontements de Songololo

Le vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur et Sécurité invite l'Auditorat militaire supérieur du Kongo-Central à "ouvrir les enquêtes pour établir les circonstances ayant conduit à des incidents malheureux (ayant causé mort d'hommes à Songololo dans le Kongo Central) et les responsabilités dans le chef de  leurs auteurs", annonce le porte-parole parole de la Police nationale congolaise (PNC).

Le Colonel Pierrot Mwanamputu qui assure que le calme règne à nouveau sur le territoire de Songololo révèle que "nous déplorons à ce jour, 14 morts et 2 blessés graves du côté de sympathisants de Bundu dia Mayala ( BDM), 7 policiers grièvement blessés, 3 adeptes BDM appréhendés".

Aussi, "des armes à feu dont 1 kalachnikov, 2 calibres 12 de fabrication locale et des munitions ainsi que des armes blanches dont 11 flèches taillées en bois pointus trempés au poison  ont été saisies".

Ne Mwanda Nsemi, auteur intellectuel 

Pour le ministre des droits humains, le Chef de Bundu Dia Mayala "est seul auteur intellectuel de ces incidents ayant occasionné la mort d'une quinzaine de personnes. C'est une situation inacceptable", fulmine André Lithe.

"Bunda Dia Mayala incarnée par Ne Muanda Nsemi est auteur intellectuel de la xénophobie, du tribalisme, des attaques contre les non-originaires habitant cette partie du pays".

Il rappelle avoir "demandé à plusieurs reprises, en tant que ministre des droits humains, à Ne Muanda Nsemi à faire preuve de responsabilité et de retenue. Ce qui n'est pas fait jusqu'à ce jour".

De ce fait, André  Lithe souhaite que l'auditeur militaire supérieur, à qui est confié l'enquête sur les événements de Songololo, établisse rapidement "les responsabilités ne serait-ce qu'en termes pre-juridictionnel" avant qu'un procès ne fixe définitivement l'opinion sur ce qui s'est passé dans ce territoire du Kongo-Central.

Accusé notamment d'atteinte à la sûreté de l'État, Ne Muanda Nsemi s'était évadé de la prison de Makala le 17 mai 2017 avant de réapparaître au siège du Conseil national de suivi de l'accord (CNSA) aux côtés de son président Joseph Olenghankoy.