"Je vous instruis, toutes affaires cessantes, de rapporter la décision et de me fournir des explications quant à la procédure par vous suivie, pour prendre pareille décision", écrit la ministre de la justice, Rose Mutombo, dans une correspondance adressée au président de la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles, au sujet de l'"interdiction de présentation et diffusion du clip vidéo de la chanson Nini tosali te", dont elle demande la levée.

Une instruction qui intervient, selon la ministre d'état car "il apparaît sans conteste que votre décision est illégale en ce qu'elle est prise en l'absence des autres membres de la commission, comme l'exigent les dispositions (...) du décret numéro 003 du 21/02/1996 portant création d'une commission nationale de censure des chansons et des spectacles".

En effet, ce texte réglementaire dispose en son article 9 que cette commission est composée d'"un Comité de direction, des représentants délégués des ministères, des représentants délégués des confessions religieuses et association sans but lucratif".

Par ailleurs, souligne encore la ministre de la Justice, "les articles 5 et 6 de l'arrêté d'organisation judiciaire portant organisation fonctionnement de la commission nationale de censure des chansons et des spectacles indique que la périodicité de réunion de cette Commission et le quorum des décisions en l'occurrence la majorité des membres présents".

L'interdiction et/ou suspension de la diffusion des clips vidéo des chansons "Nini tosali te" et "Lettre à Ya Tshitshi", par la commission de censure, a suscité une vague de protestations et indignations, notamment sur la Twittosphère congolaise, dès son annonce dans la soirée de mardi 09 novembre.

Plusieurs personnalités politiques dont le Secrétaire général de l'Udps ont réagi pour prendre distance avec cette mesure.

Éric Lukoki