Les prestataires Covid en sit-in devant l'IGF ce vendredi

''Nous serons en sit-in demain (vendredi) devant l'Inspection générale des finances (IGF). Nous nous retrouverons là-bas pour réclamer qu'on puisse libérer notre argent, qu'on puisse nous payer nos primes", annonce, sur TOP CONGO FM, Docteur Kalombo Mpoyi (Photo), l'un des délégués des agents de la riposte contre le Covid-19.
"Le dossier qui est sur la table du ministre des Finances reprend nos 10 mois d'arriérés. C'est depuis octobre 2021 jusqu'à juillet 2022. Le dossier de nos arriérés trainent sur sa table depuis pratiquement deux ans. Nous voulons qu'il libère notre argent".
Cet agent à la riposte explique qu'''auparavant, nous savions que notre dossier était sur la table du ministre des Finances et que c'est lui qui tardait à signer. Maintenant aujourd'hui, il vient de révéler que c'est l'Inspection générale des finances qui lui a intimé l'ordre de ne pas libérer notre argent alors que dans cet argent, plusieurs rubriques, il y a la prime, les frais de fonctionnement et autres choses".
Il précise que "nous ne sommes pas concernés par toutes ces démarches. Nous cherchons notre argent. Dans le mémo, notre message est clair. Nous demandons à l'IGF de libérer ne fussent que nos arriérés de 10 mois qui ont été signés par le Premier ministre. S'ils veulent faire leurs enquêtes, qu'ils les fassent ailleurs par rapport à d'autres rubriques. Mais nous exigeons qu'il libère la rubrique paie de nos primes".
Docteur Kalombo Mpoyi rappelle notamment que ''depuis que nous avons commencé la riposte au mois de mars 2020 jusqu'à ce jour, on ne nous a jamais payé mensuellement de manière régulière. C'est seulement après des sit-in, des marches qu'on nous paie en termes d'arriérés. Il faut attendre plusieurs mois pour qu'on vous paie deux ou trois mois. Cela a toujours été comme ça".
Invité de l'ÉDITION SPÉCIALE sur TOP CONGO, le lundi 16 janvier dernier, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, avait notamment expliqué à ce sujet que ''j'ai reçu un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) qui est clair et qui me recommande de ne pas payer. L'équipe Covid a déjà mobilisé des sommes énormes, avec les 45 dollars par test. Et ces sommes n'ont pas été justifiées, selon l'entendement de l'IGF. Pour des raisons évidentes, je n'ai pas payé. Donc, ce n'est pas ma décision. Elle est basée sur une analyse faite par l'IGF.''
Il a, par ailleurs soutenu que "c'est une situation qui a été examinée en Conseil des ministres. Le Conseil des ministres a recommandé que l'on fasse cette évaluation. L'IGF a fait cette évaluation et je m'en tiens à cela. Il faut que l'équipe Covid aille se justifier auprès de l'Inspection générale des finances, en apportant tous ses arguments. Mais, c'est tellement facile de faire passer le ministère des Finances comme n'ayant aucun souci des gens. Ce type de chantage, je le vis tous les jours. Le chantage est permanent".
Des affirmations totalement contredites par le coordonnateur du secrétariat technique de la riposte contre la Covid-19, le docteur Jean-Jacques Muyembe.
"Je respecte beaucoup nos institutions. Mais, il faut arrêter de mentir. La riposte, c'est le gouvernement. Covid voyage, c'est l'INRB (Institut nationale de recherche biomédicale) dont la mission est notamment de faire des analyses", a-t-il expliqué dans l'émission Le Débat.
"Le Covid voyage, c'est le test comme la glycémie et autres. Mais nous le faisons avec l'hôpital du cinquantenaire et l'hygiène aux frontières. L'argent généré est partagé entre ces 3 parties. Cet argent nous sert à payer les agents de l'INRB qui n'ont aucun arriéré de salaire".
Pour lui, ''c'est une surprise pour moi. Les gens, voire même les autorités, confondent riposte et INRB. La riposte est faite par ceux qui répondent dans le cadre de l'épidémie de Covid. Nous avons été nommés par l'ordonnance présidentielle".
Et d'insister : "les prestataires étaient payés par l'État Congolais. Ils ne sont pas de l'INRB. Ils sont agents du ministère de la Santé chargés de la surveillance. Ils sont des agents d'autres ministères. Les agents de tous les hôpitaux sont payés par l'argent de l'État".
Dieumerci Lusakumunu