"Dans 5 ans, nous aimerions pouvoir dire qu'il y a une augmentation du taux d'électrification en RDC", déclare Sandrine Mubenga, Directrice générale de l'Agence de régulation de l'électricité (ARE).

Invité du Magazine FACE-À-FACE sur TOP CONGO FM, elle se réserve toutefois, d'avancer quelques chiffres.

"Il y a plusieurs calculs. Certains vous diront qu'actuellement, le taux d'électrification est de 9%, d'autres 13% ou encore 18% selon la manière dont les calculs sont faits", commente la Professeure de la faculté Polytechnique de l'Université de Kinshasa, qui pointe plutôt d'autres objectifs connexes à atteindre par son agence.

"Je ne veux pas vous donner un objectif chiffré dans les 5 ans. Je parlerais d'une augmentation du taux d'électrification, d'une transparence dans le secteur parce qu'il y avait un gros problème de corruption autour des concessions, que nous voulons éliminer, je vais parler de la traçabilité quant aux dossiers qui atterrissent à l'agence et de la communication avec les gens". 

Au sujet justement de la communication, "nous sommes en train de mettre en place un site web (www.are.gouv.cd) qui sera lancé la semaine prochaine", annonce Sandrine Mubenga.

Et de dévoiler : "il nous servira comme un outil de communication avec toute personne connectée au réseau électrique en RDC. Il nous permettra une certaine traçabilité des dossiers, la transparence en raison de la base des données qui nous aidera à suivre les dossiers plus facilement. Nous aurons des formulaires en ligne qu'un opérateur désireux de travailler au Congo pourrait remplir, pareil pour tout celui qui voudrait se plaindre d'un opérateur. Il aura également à remplir un formulaire en ligne. Ils pourront porter plainte parce que l'ARE fait fonction d'Officier de police judiciaire (OPJ)".

Elle indique que "ce sont des objectifs concrets que nous comptons atteindre".

Néanmoins, "dans 1 an", renseigne la Directrice générale, "nous voulons atteindre l'objectif de mise en place de l'ARE. Cela inclut aussi la logistique, le recrutement. J'aimerais pouvoir dire que nous avons des bureaux permanents et que nous avons recruté le personnel de base. Nous allons faire un recrutement par phases, selon le besoin et les moyens en notre disposition".

Réduire les délestages

À la question de savoir à quand la fin de délestages à Kinshasa, par exemple, Professeure Mubenga note que "c'est trop prématuré de donner de dates pour la fin des délestages. Il faut plus d'opérateurs, plus de compétition. On n'a pas encore de compétition à Kinshasa. Il faut plus de production, il faut nettoyer le réseau de distribution. Ces éléments entrent dans le cadre de l'évaluation du Congo en terme d'indices de Doing business". 

"On considère les délestages, leur fréquence et durée. Jusque-là, on a zéro pour cet indice tout simplement parce que cela n'est pas calculé. On aimerait, en tant que régulateur, arriver ne fût-ce qu'à le calculer et établir un Benchmark (référence)", espère la Directrice générale de l'ARE qui se veut, du reste, porteuse d'une certaine ambition : "notre but, avec une bonne régulation, serait de réduire les délestages", lance-t-elle.

Risque de disparition des coûts sociaux ?

L'électricité moins chère risque-t-elle de disparaître avant l'entrée en lice des opérateurs privés? 

"Je ne sais si on doit dire que l'électricité de qualité va valoir plus chère", commente Sandrine Mubenga, avant de donner "l'exemple de Goma qui est comme un site pilote. Là, la compétition existe et les gens sont satisfaits du prix et de la qualité de l'électricité", tente-t-elle de rassurer.

Seulement, elle fait tout de même remarquer que "les coûts sociaux sont dus aux subventions de l'État".

Eric Lukoki

Pour suivre l'émission : https://youtu.be/tPiML5USclM