Les déclarations très critiques de Jean-Marc Kabund contre le président Félix Tshisekedi sont "seulement un acharnement envers le pouvoir en place. Si (Jean-Marc Kabund) a été évincé, ce n'est pas en rapport avec sa méthodologie de travail, mais plutôt en rapport avec sa brutalité sur les paisibles citoyens. Il ne peut pas dire que c'était par conviction politique qu'il a quitté le parti. Il a été chassé du parti à cause justement de sa brutalité", rappelle, sur TOP CONGO FM, le président du groupe parlementaire UDPS et alliés.

''Le basculement de Jean-Marc Kabund dans l'Opposition ne nous fait pas peur. Il n'a qu'à suivre l'exemple de tous ceux qui ont été à l'UDPS. Dans la suite, ils sont restés des coquilles vides", estime Léon Mubikayi, réagissant ainsi à la sortie médiatique de l'ancien président intérimaire de l'UDPS, qui annonce être désormais dans l'Opposition.

Il a d'ailleurs promis de "mobiliser le peuple pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir en 2023", qualifiant le régime qu'il vient de quitter "d'incompétents. Le monsieur a lamentablement échoué. Aux prochaines élections, il faut le mettre hors d'état de nuire".

Alors que Jean-Marc Kabund demande à tous ceux qui croient encore en la vision d'Étienne Tshisekedi de "barrer la route à ce régime des jouisseurs", Léon Mubikayi pense qu'''il peut faire ce qu'il veut, cela ne nous dit rien parce que nous savons que les élections auront lieu dans le délai constitutionnel et que nous sommes en train de travailler pour ramener la paix".

Pour lui, Jean-Marc Kabund ''agit comme un chien enragé. Il ne sait pas à qui s'attaquer. Pour nous, c'est un non-événement. Je suis convaincu que ce qui lui fait parler c'est la rage. Bientôt ça va prendre fin".

Homme-clé du régime Tshisekedi depuis Genève, en passant par la formation de la plateforme cap pour le changement jusqu'à la mise en place de l'Union sacrée, le départ de Jean-Marc Kabund, pour Léon Mubikayi, ne veut surtout pas dire qu'il va livrer les stratégies du parti présidentiel.

''Lui-même n'avait aucune stratégie. À qui va-t-il apprendre les stratégies aujourd'hui ? Il a géré le parti comme si c'était sa cuisine privée. Personne ne pouvait parler. Alors quelle stratégie va-t-il utiliser aujourd'hui ? Ça reste un non-événement".

Tirer les leçons et se réorganiser

Mais pour le député national Nanou Memba Ebenga, cadre de l'Union sacrée, ''en politique, toutes les remarques et accusations doivent être considérées comme les rétroviseurs pour un véhicule".

L'élu de Kipushi dans le Haut-Katanga estime que ''c'est à nous de nous décharger d'un peu d'orgueil, de puiser ce qui est réellement important dans son speech (de Jean-Marc Kabund) et de nous armer pour le prochain combat, qui est celui de faire élire le président Félix Tshisekedi en 2023".

Il se dit "interpellé en tant qu'acteur important dans la création de l'Union sacrée, je me sens interpellé. L'Union sacrée, c'est la vision du Chef de l'État et elle a été matérialisée par nous, les députés nationaux, car nous l'avons écouté, l'avons cru et avons fait basculer la majorité".

Et de relever : ''admettons que le président est en voie d'échouer, c'est à nous que reviendra cette responsabilité. Ils nous a donné sa vision mais nous ne l'avons pas exécutée. Ce qu'il faut faire 'à l'immédiat et humblement dans le camp du Chef, il faut qu'on réactive, qu'on recadre, il faut qu'on procède à la nomination des mandataires".

Au cour de sa conférence de presse tenue ce lundi 18 juillet, après près de quatre mois de silence depuis sa destitution de toutes les fonctions au sein de l'UDPS, l'ancien premier vice-président de l'Assemblée nationale a également dénoncé ''l'absence d'un leadership convainquant ainsi que les antivaleurs qui caractérisent la gouvernance Tshisekedi actuellement".

Dieumerci Lusakumunu