Le Conseil d'État demande à la Police d'empêcher l'élection de successeur de Jean-Marc Kabund

L'Oficier du ministère public et le procureur général près le Conseil d'État demandent à la Police nationale congolaise "d'empêcher la tenue de la séance de l'Assemblée nationale pour l'élection du nouveau vice-président de l'Assemblée nationale prévue ce vendredi 12 juin".
S'adressant "au commissaire général de la Police nationale congolaise", ils lui demandent "de prêter main forte à l'exécution de l'ordonnance" du Conseil d'État demandant à l'Assemblée nationale de suspendre son calendrier électoral en attendant la décision de la Cour constitutionnelle.
Malgré cet arrêt du Conseil d'État, l'Assemblée nationale avait maintenu son calendrier électoral estimant que cette décision "viole les droits de la défense et enfreint le principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs".
Pour une séance plénière prévue à 10 heures, seuls 15 députés sont dans la salle (Photo).
Le Palais du peuple est inviolable
Le constat est que la Police interdit les députés nationaux d'accéder au Palais du peuple pour prendre part au vote.
Le député national Samy Adubangu, déjà dans la salle, rappelle que "l'hémicycle est inviolable. Nous sommes dans une confusion totale. Nous condamnons ce qui se passe avec la toute dernière énergie".
Le député PPRD François Nzekuye, quant à lui, crie "au scandale" et rappelle le principe "de la séparation des pouvoirs".
Pour lui, "le Conseil d'État n'a pas d'injontions à donner à l'Assemblée nationale sur ses activités ordinaires. Nous appelons au bon sens des autorités de la magistrature".
Il promet que "nous allons réagir par une résolution face à ce comportement irrévérencieux des magistrats qui pensent que nous sommes dans une république des magistrats".
Il demande "à la Police de ne pas exécuter un ordre illégal. C'est une violation de la Constitution".
Le premier vice-président de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund avait été destitué le 25 mai dernier à l'issue d'une pétition initiée par le député Jean-Jacques Mamba qui l'accusait d'avoir affirmé, sans preuve, que "l'organisation d'une Congrès coûte 7 millions de dollars américains".