« La ville de Kenge n'a ni électricité ni eau » (Maire)
RDC
le 01/06/2022 à 15h13

"On nous promettait l'électrification de la ville à partir du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo parce que c'est proche de Kenge, d'ailleurs le parc est dans le territoire de Kenge, à environ 50 km. Là-bas, il y a le courant d'Inga pour utiliser les machines, mais ici à Kenge on ne sait pas qui va nous aider pour électrifier la ville".
Pour tenter de trouver des solutions, "il y a des plaidoyers de part et d'autre au niveau national. Dernièrement c'était le FPI qui voulait prendre en charge l'électrification de la ville. Elle avait même annoncé avoir avancé l'accompte pour réaliser ce travail mais jusqu'à ce jour c'est comme une lettre morte".
Augustin Mvunzi explique qu'''au niveau de la province, on parle de la somme de 12 millions de dollars pour électrifier Kenge. Le gouvernement central a disponibilisé 7 millions et Kwango comme province devrait financer 5 millions, mais nous sommes incapables de mobiliser cet argent. Il y a de l'eau, mais avec la regideso, on est pas desservi régulièrement. La Regideso fonctionne avec des générateurs grâce à un projet des allemands".
Pour tenter de trouver des solutions, "il y a des plaidoyers de part et d'autre au niveau national. Dernièrement c'était le FPI qui voulait prendre en charge l'électrification de la ville. Elle avait même annoncé avoir avancé l'accompte pour réaliser ce travail mais jusqu'à ce jour c'est comme une lettre morte".
Augustin Mvunzi explique qu'''au niveau de la province, on parle de la somme de 12 millions de dollars pour électrifier Kenge. Le gouvernement central a disponibilisé 7 millions et Kwango comme province devrait financer 5 millions, mais nous sommes incapables de mobiliser cet argent. Il y a de l'eau, mais avec la regideso, on est pas desservi régulièrement. La Regideso fonctionne avec des générateurs grâce à un projet des allemands".
Kenge ne réalise pas assez de recettes
''Avec les recettes locales, nous ne sommes pas capable de réaliser beaucoup de choses. Il n'y a que des taxes de petits marchés ici. Il n'y a pas de marchés qui peuvent avoir une agglomération de 500 personnes. Et ces taxes, ici c'est 300 FC par tête. Pour avoir 30 000 FC, il faut que 100 personnes les paient,'' explique le maire de la ville de Kenge.
À part les taxes, "il y a aussi des mariages qui donnent un peu d'argent à la mairie. Quand il y a mariage à Kenge, on paie 50 dollars à l'État civile, mais ce n'est pas chaque jour qu'il y a des mariages".
Au sujet de ses revenus mensuels, il rappelle qu'"on a pas de ressources. Les taxes qui peuvent générer de ressources reviennent de droit à la province. On se démène avec des moyens de bord. De petites taxes pour construire un petit bureau avec ça au lieu de faire la politique de la chaise vide".
Il révèle d'ailleurs qu'''on a été nommé en 2010, mais on a pas de salaires. Mais nous travaillons parce que nous avons le souci de notre pays. Il faut rendre service à la nation. La ville n'a même pas de régie financière à ce jour".
Dans les zones minières de Kasongolunda et Tembo, ''c'est la 11e région militaire qui gère tout. Même le gouverneur est incapable de gérer les recettes réalisées grâce aux produits qui viennent de l'Angola, qui entrent par Tembo et c'est Kikwit qui en bénéficient", déplore-t-il.
Alors que son collègue de Matadi soutient de travail grâce à la nomenclature de taxe définie récemment par le Chef de l'État, Augustin Mvunzi estime qu''on ne peut pas comparer la ville de Kenge à celle de Matadi. C'est une vieille ville alors que Kenge venait de naître il n'y a pas longtemps. Matadi est plus développé et même Kikwit. On se démène avec les moyens de bord parce que c'est une ville qui est reconnue dont le maire a l'ordonnance du Chef de l'État. On ne peut pas croiser les bras".
Au début, relève-t-il, "le Chef de l'État nous soutenait avec la rétrocession et les frais de fonctionnement. Mais avec le changement des ministre des Finances, on ne le reçoit plus. À l'époque, la rétrocession nous parvenait autour de 1000 dollars, mais ça ne venait pas régulièrement aussi".
Les ressortissants Kenge manquent de volonté
En dépit d'une situation économique difficile, le maire de Kenge reste confiant que ''nous avons l'espoir de développer cette ville mais ce n'est pas seulement l'effort du maire de la ville. Le gouverneur est aussi ici. Il y a des projets qui dépendent de la province".
Il souligne qu'''il y a des ressortissants de Kenge, nés à Kenge, mais qui n'ont pas le souci de développer la ville. C'est à peine qu'on a des constructions durables ici. On dort dans des maisons en chaumes, en paille. Il n'y avait même pas d'hôtel où l'on pouvait loger des gens. Il n'y avait rien".
Ville dont sont originaires plusieurs grandes personnalités du régime passé et surtout de l'actuel président de l'Assemblée nationale, mais toujours meconnaissable, le maire de Kenge constate que ces personnalités n'investissent pas chez elles ''parce qu'ils n'ont peut-être pas le souci de découvrir la ville de Kenge. Si, depuis que Kenge existe, il y avait des gens qui avaient le souci de développer cette ville, aujourd'hui on ne compterait pas des maisons à bout de doigts. Il n'y a pas de chambre froide faute d'électricité. Le grand Bandundu a été électrifié à l'époque de Singa Udju quand il fut premier Ministre. Mais aujourd'hui, moi maire de Kenge sur quelle porte je vais frapper pour solliciter l'électrification de la ville?", s'interroge-t-il.
Dieumerci Lusakumunu
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