"Avec les moyens dont nous disposons, il est pratiquement impossible de bétonner  les routes, puisque ceux-ci sont insuffisants",  tranche Marie-Josée Niongo, Maire de la ville de Boma (Kongo central), invitée du magazine ÉDITION SPÉCIALE sur TOP CONGO FM, répondant ainsi aux nombreuses critiques formulées dans l'émission Le Débat en son encontre par les habitants de cette ville portuaire.

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"Pour le budget 2021, par exemple, les prévisions étaient de 4 409 175 271 francs congolais (un peu plus de 2 millions de dollars). Nos recettes locales ne constituaient que 10% de cette enveloppe. Sur les 90% restants, 40% devraient provenir de la rétrocession des taxes d'intérêt commun avec la province, 50% des taxes d'intérêt commun au niveau national, ils ne sont jamais arrivés", révèle-t-elle.

"On pouvait bétonner des routes avec nos ressources propres, seulement la plupart de nos contribuables sont des PME", indique-t-elle.

Difficilement chiffrable 

Du coup, "il est difficile de dire combien nous mobilisons chaque mois (en termes de recettes) parce que la plupart de grandes taxes, nous ne savons plus les récolter", avoue-t-elle.

"Prenons le cas de l'année 2022. Les prévisions sont de l'ordre de 3 276 203 341 Francs Congolais, s'il  faut prendre en compte la rétrocession venant des exécutifs central et provincial. Quant à nos ressources propres, nous venons de mobiliser, à peine, 349 508 000 Francs Congolais (près de 170 000 dollars)", pointe Mme le Maire.

"Nous fournissons beaucoup d'efforts, mais la précarité dans laquelle est entrée l'entité fait qu'il est difficile de mobiliser les ressources locales. La plupart de nos contribuables, étant soit des PME qui ont fermé, tandis que d'autres connaissent un ralentissement de leurs activités. Elles sont donc incapables de faire face à leurs charges fiscales et sociales", explique-t-elle.

Et de poursuivre : du reste "à la mairie, nous accusons 4 mois d'arriérés de salaires et primes. La trésorerie de la mairie s'est effritée depuis que la situation du Port est devenue compliquée et à  l'impossible, nul n'est tenu. Combien coûte, selon les standards, 1 km de route ?", s'interroge-t-elle encore avant de répondre : "1 million de dollars. À moins que Jésus revienne, je ne trouverais pas cet argent".

Au demeurant, "ce que nous arrivons à réaliser dans la ville, c'est en termes de reprofilage, de rechargement. Nous avons eu à réaliser certaines infrastructures durables. Durant mon mandat, j'ai bâti 5 ponts extrêmement solides", se targue Marie-Josée Niongo.

Éric Lukoki