La messe est dite, c'est un procès politique (Kamerhe)

"Depuis le début de cette procédure j'avais déjà senti. Je disais à ma femme que la messe est dite. Ce matin, je lui ai dit que vous allez entendre là-bas 10 ans, 20 ans ou 30 ans. Je lui ai dit de préparer déjà les enfants moralement", révèle Vital Kamerhe à la 5ème audience du procès 100 jours où il est poursuivi pour notamment détournement des deniers publics.
"J'ai entendu des choses qui n'ont rien avoir avec le procès. Comment vous pouvez affirmer des choses que vous ne maîtrisez pas. J'ai amené toutes les preuves du compte commun que nous avons avec ma femme. J'ai pris un crédit. Ma femme a un immeuble évalué à plus de 4 millions. Elle a un autre immeuble à plus d'1 million enregistré sous le nom des enfants", affirme Vital Kamerhe justifiant les biens acquis par sa famille.
"Je ne vois pas comment venir expliquer des choses qui n'ont rien avoir avec le procès. J'ai financé la campagne de tous les députés de mon parti. J'ai vendu mes maisons à Kinshasa et à l'intérieur du pays".
Vital Kamerhe persiste et signe : "je n'ai négocié aucun contrat dans les 57 millions mis en cause ici. C'est un contrat négocié par monsieur Bitakwira. Une bonne administration travaille par écrit. Je n'ai pas besoin de voir tous mes collaborateurs. Jeannot Muhima est là depuis AFDL. Ce n'est pas mon petit de confiance. Ce qu'on faisait, on le faisait au nom du Chef de l'Etat".
Le directeur de cabinet du Chef de l'Etat se "pose toujours la question je suis ici pourquoi. J'étais convaincu qu'on allait m'opposer des pièces prouvant que j'ai obtenu de l'argent. Mais rien n'a été fait".
Procès politique
"On n'est pas en train de faire le droit ici. On est en train de faire de la politique. Ce procès est politique. On n'a pas pu démontrer ici par une pièce irréfutable le détournement de monsieur Vital Kamerhe. Vous supposez qu'on m'a corrompu parce que Shangalume est mon cousin", déplore Vital Kamerhe.
Qui "demande au Tribunal de constater mon innocence".
Prenant la parole en dernier lieu, Vital Kamerhe conclut dans dans toutes les 4 langues nationales que "c'est une affaire d'État. Ce n'est pas moi qui suis attaqué, mais c'est le président de la République".
Estimant que sa religion est éclairée, le Tribunal annonce que "les débats sont clos. Le jugement sera rendu le 20 juin 2020".