« L'INRB fonctionne sans subsides de l'État » (Dr Muyembe)

"L'institut national de recherche biomédicale (INRB) fonctionne sans subsides de l'État. On ne peut continuer de cette façon", révèle, sur TOP CONGO FM, son directeur général, après la matinée scientifique organisée dans le cadre de la visite du Couple royal Belge en RDC, en présence du Roi Philippe et de la Reine Mathilde ainsi que du ministre de la Santé publique.
Mais, le docteur Jean-Jacques Muyembe Tamfum rassure tout de même que "je peux partir, l'Institut national de recherche biomédicale ne va pas tomber. J'ai formé suffisamment de chercheurs de haut niveau. Nous formons encore de jeunes chercheurs que j'appelle les chercheurs de troisième génération".
INRB bientôt subventionné (Dr Mbungani)
Au sujet des craintes exprimées par le directeur de l'Institut national de recherche biomédicale, concernant notamment le manque de financement, le ministre de la santé rassure que "l'État va faire beaucoup de choses. Déjà, dans le budget actuel de l'État, la part de la santé a augmenté du double, un peu plus de 10%. Nous allons renforcer tous les systèmes de santé, les ressources humaines, y compris l'INRB qui a besoin des fonds supplémentaires pour la recherche".
Il rassure également les prestataires de lutte contre la covid-19.
"Des instructions précises ont été données par le Premier ministre. Tout ce qui est décaissement est déjà à la chaîne. Donc, ce souci sera réglé rapidement. Des contacts sont en cours, tant au niveau des médecins de la riposte qu'avec les autres médecins du système de santé de la RDC".
Honoré de la visite royale
Le récent docteur Honoris Causa en sciences de la prestigieuse Université de Harvard aux États-Unis, Jean-Jacques Muyembe révèle que "je leur ai demandé, comment ils ont fait pour me sélectionner parce que je viens de la forêt équatoriale. Ils m'ont dit qu'ils me voient dans des journaux scientifiques et qu'ils ont fait une sélection très sérieuse à l'issue de laquelle j'ai été sélectionné".
Il se dit honoré de cette visite des souverains Belges dans cette grande institution de recherche qu'il dirige depuis les années 90.
"C'est un grand honneur pour nous. Nous avons senti que le couple était vraiment intéressé à notre programme, particulièrement le programme de la formation de nouvelles générations des chercheurs. Nous avons demandé que la Belgique continue de nous appuyer pour former une masse critique de jeunes chercheurs ici à l'INRB qui vont servir pour tout le pays".
Le docteur Jean-Jacques Muyembe estime que "si je n'avais pas cette formation d'abord chez les Jésuites et celle que j'ai eu à l'Université catholique de Louvain, je ne serai pas ce que je suis aujourd'hui. En plus de ça, je continue toujours à garder contact avec mes anciens professeurs. Ce qui fait que le travail que je fais a été beaucoup valorisé".
Reconnaissance scientifique
"C'est un grand honneur pour notre pays de voir que le couple royal Belge, ici à Kinshasa, vienne visiter l'Institut national de recherche biomédicale (INRB). C'est une reconnaissance du travail scientifique qui est fait en République démocratique du Congo", estime, pour sa part, le docteur Jean-Jacques Mbungani, ministre de la Santé publique.
"Toute la reconnaissance accordée aujourd'hui à cet Institut ainsi qu'au professeur Muyembe reçoit les encouragements de notre gouvernement, raison pour laquelle moi-même et la vice-ministre sommes ici".
Il reste convaincu que "la coopération entre la RDC et la Belgique continuera surtout au niveau scientifique. Une collaboration entre l'IMT (l’Institut médicale tropicale d’Anvers) et l'INRB dans la formation des chercheurs congolais".
Jean-Jacques Mbungani souligne l'importance de cette collaboration parce que ''nous sommes retenus comme l'un des principaux pays qui luttent contre les épidémies. Nous sommes une niche écologique des différentes épidémies dans le monde, plusieurs épidémies actuellement, notamment la maladie à virus Ebola, la Covid-19, la rougeole, le choléra, le Monkeypox, etc. Donc l'INRB contribue énormément à l'avancée de la science au niveau mondial".
Dieumerci Lusakumunu