« Il faut renforcer la sanction contre les magistrats véreux » (Tshisekedi)

"Quant à la qualité des décisions de justice, cause de l'érosion et de la confiance entre la justice et notre peuple, j'insiste d'une part sur le renforcement de la sanction contre les magistrats véreux qui n'ont ni vocation ni conviction pour l'idéal de la justice et d'autre part sur l'observance rigoureuse de critères légaux dans le choix des animateurs de la justice", souhaite vivement le président de la République Félix Tshisekedi, lors de son discours sur l'état de la nation devant les deux chambres du parlement réunies en congrès.
''Comme je l'avais dit l'autre fois, l'homme qu'il faut, à la place qu'il faut. Une fois de plus, le Conseil supérieur de la magistrature est mis face à ses responsabilités, devant la nation".
Dans son allocution de plus d'une heure, le Chef de l'État relève que ''la justice élève une nation et demeure la meilleure garantie de l'État de droit en ce qu'elle concrétise de rendre ce qui lui est dû et exprime l'idée de l'égalité de tous devant la loi".
Il rappelle que ''le diagnostic global que j'établissais lors de mon dernier discours sur l'état de la nation révélait essentiellement 5 défis majeurs auxquels s'affrontent mon engagement à améliorer la bonne administration de la justice''.
Il s'agit d'abord, ''d'une couverture judiciaire insuffisante du territoire national et des effectifs insuffisants, mal déployés, largement en deçà des besoins, ce qui constitue une entrave au droit d'accès à la justice pour nos concitoyens, mais aussi la modicité des moyens alloués à l'administration de la justice tant pour le traitement des magistrats que pour leur fonctionnement".
Félix Tshisekedi relève également que ''les problèmes criants d'infrastructures et équipements judiciaires et pénitentiaires, affectant l'environnement dans lequel le droit est dit, les conditions carcérales des personnes détenues condamnées ou condamnées, la qualité des décisions de justice, le comportement des acteurs judiciaires, l'absence des sanctions et le non respect des mécanismes légaux dans le choix des magistrats à promouvoir".
Remèdes aux maux qui rongent la justice
Pour remédier à tous ces problèmes, ''je me suis engagé à apporter des réponses idoines à titre de thérapie à ces maux qui rongent la gouvernance de notre justice", indique le président de la République.
Il fait savoir que ''5 mille magistrats ont été recrutés et seront affectés au cours des exercices budgétaires de 2023 et 2024 en raison de deux mille cinq cents chaque année".
À cela s'ajoute notamment ''la réhabilitation de près de 300 magistrats injustement révoqués. Cette seule action aura pour effet de tripler les effectifs actuels des magistrats et permettre ainsi une couverture suffisante de la cartographie judiciaire".
Une nouvelle fois, il évoque la responsabilité du Conseil supérieur de la magistrature en insistant qu"'il est donc important que le conseil supérieur de la magistrature veille à une répartition équilibrée lors des affectations des magistrats, en évitant la politique actuelle visant à concentrer certains magistrats dans les ressorts des villes au détriment des milieux ruraux. C'est aussi une question de justice et d'équité dans la gestion de la carrière".
Il estime en outre qu'''un accent particulier doit être mis sur les conditions de travail dont les rémunérations des magistrats afin de réussir cette réforme. J'invite l'Assemblée nationale et le Sénat à y veiller dans le cadre du vote de la loi des finances".
Pour ce qui est de l'environnement judiciaire et pénitentiaire, "j''invite le gouvernement, dans le cadre du budget d'investissement, à travailler pour doter les institutions judiciaires et pénitentiaires des infrastructures appropriées".
Il exhorte le gouvernement et le Conseil supérieur de la magistrature de travailler ''pour mobiliser les partenariats public-privé en vue de doter le pouvoir judiciaire d'infrastructures adéquates".
Félix Tshisekedi note par ailleurs avec satisfaction que ''le Conseil d'État expérimente déjà ce mécanisme pour la construction du Palais de justice devant abriter de l'ordre administratif de Kinshasa".
Avant de s'adresser solennellement au Parlement réuni en congrès sur l'état de la nation, Félix Tshisekedi avait assisté à la cérémonie solennelle de prestation de serment de trois premiers avocats généraux et de 6 avocats généraux près la la Cour constitutionnelle autour de midi. Il a pris acte de la prestation de serment de ces hauts magistrats.
Dieumerci Lusakumunu