« Il fallait une réaction diplomatique forte contre le Rwanda » (Muyaya)

Quelques heures après le départ de l'ambassadeur du Rwanda en RDC, Vincent Karega, suite à son expulsion décidée à l'issue de la réunion élargie du Conseil supérieur de la défense présidée par le Chef de l'État le 29 octobre dernier, le porte-parole du gouvernement explique que ''le président de la République voulait toujours garder des fenêtres pour que nous puissions avoir des espaces de discussion avec le Rwanda voisin. Mais malheureusement, l'attitude dont fait montre ce pays n'est pas de nature à suivre la voie de la paix que nous avons choisie".
En prenant cette décision, renchérit-il, ''il était question pour nous de réagir sur le plan diplomatique aussi, peut-être que cela va servir de détonateur pour qu'ils comprennent finalement que la voie de la guerre et de la violence qu'ils choisissent finira par se retourner contre eux"
Pour lui, "voir toutes ces populations, ces enfants, jeunes dames, déambuler dans les villes, je ne sais pas quel est le plaisir qu'éprouve le gouvernement Rwandais à offrir un tel spectacle. Mais, je crois que le temps de la fin pour ce type d'attitude est arrivé et nous devrions réagir tel que nous l'avons fait".
Patrick Muyaya rappelle d'ailleurs que ''quand le président de la République est arrivé au pouvoir, il a fait le choix difficile de reconstruire la paix dans la sous-région avec chacun de nos pays voisins. Le président de la République est parti au Rwanda en juin 2021 et le président Kagame est venu à Goma et vous avez vu de la manière la plus transparente que des accords ont été signés pour protéger des investissements".
Et de poursuivre : "un protocole d'accord a également été signé entre une entreprise Rwandaise et l'entreprise qui produit de l'or ici, Sakima, parce qu'il y avait un besoin de commencer à parler économie pour le bien-être de nos populations. Mais je pense que cet agenda transparent et clair".
Pour éviter tout équivoque, le porte-parole du gouvernement souligne qu''Il faut faire la nette démarcation entre le pouvoir rwandais et la volonté du peuple rwandais mais fort malheureusement, dans les mesures de rétorsion que nous allons prendre, c'est la population rwandaise qui va subir l'attitude d'un pouvoir qui est coutumier de violences".
Il reste tout de même convaincu que ''ce n'est pas cette violence qui va définir la suite de nos rapports".
La RDC n'envisage pas de quitter l'EAC
''Nous venons d'adhérer à la Eastern african community, ce n'est pas parce qu'il y a des difficultés qui sont d'ailleurs traditionnelles pour le Rwanda (qui en a fait) sa ligne doctrinaire et qui pense qu'on peut construire que dans les mensonges", déplore Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement lors d'un briefing presse ce lundi 31 octobre.
Alors que plusieurs acteurs appellent déjà à suspendre ou carrément à quitter la communauté des États de l'Afrique de l'Est, notamment l'ancien premier ministre Adolphe Muzito, le ministre de la Communication et Médias estime que ''ce n'est pas parce qu'il y a cette attitude belliqueuse du voisin Rwandais que nous allons quitter l'Eastern African Community (Communauté des États de l'Afrique de l'Est). De toute évidence, souligne-t-il, ''si tel doit être la conséquence, au moment venu, les instances habilitées se prononceront.''
Il faut une mobilisation générale
''La mobilisation générale est une question qui fait l'unanimité. Au regard de l'évolution de la situation sécuritaire aujourd'hui, ainsi que des rapports diplomatiques avec le Rwanda, vous remarquerez que la volonté du Rwanda c'est de faire la guerre de manière permanente à la RDC,'' relève le ministre de la communication et médias.
Il explique que également que ''la guerre qui nous est faite aujourd'hui n'est pas faite uniquement au président Tshisekedi parceque pendant 25 ans, des rapports existent, ils (rwandais) se sont construit sur des valeurs du Congo, des réseaux qu'on démantèle, un réseau de trafic qu'ils ont toujours voulu entretenir, qui leur permet de survivre et de construire leur économie".
Il révèle que "le Chef de l'État leur a fait une proposition sur la table de manière transparente mais, clairement, cela ne les intéresse pas de faire les affaires de manière transparente parce qu'ils se sont construits justement dans le pillage de ressources tel qu'on l'a souvent documenté".
Mais face à ces velléités hégémoniques de l'ennemi, il rappelle qu'''Il y a un point commun qui nous unit tous aujourd'hui, c'est la patrie. Jusque-là, je n'ai pas entendu de part et d'autre, des voix qui soient discordantes sur la nécessité de mettre fin à cette situation, même si d'autres se font encore silencieux. Donc il y a besoin pour nous, plus qu'avant de nous mettre ensemble".
Il estime que ''le Congo ne peut demeurer dans la faiblesse que si nous, les leaders Congolais, nous continuons à être divisés sur ce qui nous est le plus précieux, à savoir, le Congo, pour lequel jeune, femme, tous devons être au front pour défendre notre patrie, la seule que nous avons".
Pour lui, "ce n'est qu'en lançant un message, une réponse dure que nous pourrons démontrer à la face du monde entier que nous sommes nous-mêmes les mieux placés pour assurer notre défense. Il faut que cela soit bien clair, sinon cette situation ne perdurerait pas depuis autant d'années et je pense que cette fois-ci ça doit être la dernière".
Il reste convaincu que ''cette fois-ci, le moment est venu pour nous lever tous et de mettre un terme définitivement à cette situation qui plombe finalement notre développement".
Dieumerci Lusakumunu