« Il est encore prématuré de juger le bilan du président Tshisekedi » (Mbikayi)

"Parler aujourd'hui du bilan négatif ou positif du président (Tshisekedi), c'est très prématuré. Je pense qu'on va le juger à la fin de son mandat", déclare le député national, membre de la majorité parlementaire Union sacrée, Steve Mbikayi, dans l'émission FACE-À-FACE, consacrée aux 3 ans de Félix Tshisekedi à la tête de la RDC.
Des gouttes d'eau dans un océan de misère
À contrario, l'ex-ministre de l'action humanitaire du gouvernement Ilunkamba, affirme, tout de même que "beaucoup de choses ont été faites. Il y a quand même des réalisations même si ça n'a pas été bien communiqué", souligne-t-il.
"Malheureusement, ce sont des gouttes d'eau dans un océan. C'est difficile de les percevoir alors que la misère est très, très grande", lance le président du Parti travailliste, qui ne doute pas un seul instant de la "bonne volonté" du président Félix Tshisekedi.
Toutefois, "les choses vont bouger", s'enthousiasme Steve Mbikayi, avant de pointer : "vous savez, quand on prend le pouvoir, il faut du temps pour s'acclimater. Il a pris ce temps pendant 2 ans, il a imprimé sa marque. Président pantin, nommé, qui n'a pas de pouvoir, tout cela est terminé. Aujourd'hui, dans la tête du Congolais, c'est un président plein. Et c'est un succès coté politique", proclame l'ancien sociétaire du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.
Évoquant toujours ce qui est, pour lui, des points positifs à mettre sur le compte des réalisations de l'actuel Chef de l'État, Steve Mbikayi l'anti-impérialiste, fait valoir "des exploits diplomatiques. (Félix Tshisekedi) a renoué avec la Belgique, l'Europe, c'est déjà bon", tranche-t-il.
En réalité, "il est en train de planter le décor et nous pensons que les 2 ans qui restent, avec le programme de 145 territoires qui vient d'être lancé, des emplois seront créés dans les territoires notamment", lâche le Président du Front patriotique 2023, qui veut, ainsi, fédérer tous les pro-Tshisekedi pour une victoire lors de la prochaine présidentielle.
Jeter de nouveaux jalons
"Je sais que nous allons absolument faire les 2 mandats", confie Steve Mbikayi, mais pour cela, "il faut qu'on puisse exploiter les bonnes idées comme celles que nous lançons : dans les 2 ans qui suivent, on doit jeter les jalons", explique-t-il.
Et celui-ci suggére à Félix Tshisekedi, "un nouveau départ par rapport à son entourage. Il doit garder les bons et faire partir les mauvais et puis renforcer l'équipe. Même au niveau du gouvernement, aussi, il y a des bois morts, des ministres qui passent inaperçus", considère-t-il.
Et ce qui concerne le programme de développement de 145 territoires, "je voudrais qu'on mette en contribution les administrateurs du territoire et les gouverneurs, que ces gens signent un contrat de performance avec le gouvernement central, que le programme ne soit pas piloter par des ministres", propose encore l'ancien ministre, qui, décidément, ne tarit pas d'idées.
7 ans plutôt que 5 pour un mandat présidentiel
"Vous savez, la démocratie coûte trop chère que le développement dans notre pays", commence-t-il, "avec un quinquennat, tous les 5 ans, il faut faire des élections qui vous coûtent environ 1 milliard 200 millions de dollars. Or une entreprise comme l'ex-Onatra a besoin de 200 millions justement pour se relancer", analyse celui qui désormais milite pour que le mandat présidentiel passe de 5 à 7 ans.
Supprimer les institutions voraces
Dans le même veine, "il faut supprimer les institutions budgetivores telles que les assemblées provinciales, le conseil économique et social, le sénat, le CSAC… qui vont dépenser environ 200 à 300 millions de dollars par an. Cet argent, s'il est injecté dans les secteurs productifs, on va créer des emplois et l'argent sera redistribué à notre population. Ce sont les choses qu'il faut faire", lâche Steve Mbikayi.
Éric Lukoki