29 Mai 2023

Félix Tshisekedi cède son fauteuil de président de la CEEAC à Ali Bongo

Politique le 26/02/2023 à 11h33
Félix Tshisekedi cède son fauteuil de président de la CEEAC à Ali Bongo

Après un an passé à la tête de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), Félix Tshisekedi a laissé son fauteuil de président de cette organisation à son homologue Gabonais Ali Bongo. C'était à l'ouverture de la 22ème session ordinaire de cette structure tenue ce samedi 25 février à Kinshasa, en présence de quelques Chefs d'États de la sous-région notamment Mahamat Idriss Deby Itno, Evariste Ndayishimiye et Denis Sassou N'guesso. 

''Je ne pourrais manquer de me réjouir de la tenue de ce sommet, au regard de son caractère inédit et historique, puisque coïncidant avec la tenue de la toute première conférence maritime de notre organisation", souligne, dans son allocution de près de 20 minutes, le président Félix Tshisekedi.

Qui est également revenu sur les différentes actions menées à la tête de cette institution sous-régionale durant ce mandat d'un an placé sur le thème :"éducation, santé et culture" avec en ligne de mire l'accélération de l'intégration et du développement de nos États".

Il était question, à travers l'adoption de ce thème, ''de procéder à un changement paradigmatique qui donnerait la priorité au développement du capital humain au sein de la région, ceci en vue de permettre à l'Afrique centrale de se renforcer qualitativement et de mieux competir à l'échelle mondiale,'' explique Félix Tshisekedi.

"Il est difficile d'entrevoir tout type de progrès autant pour nos populations que pour notre communauté, sans prioriser l'éducation, gage de développement humain, la santé, gage de bien-être et la culture, ciment de la cohésion et du sentiment d'appartenance des peuples à cette communauté de destin".

C'est dans cette logique et ce, conformément au traité révisé de la CEEAC en son article 70 portant sur la science et la technologie, l'article 80 portant sur l'éducation et la formation ainsi qu'au plan stratégique indicatif 2021-2025 y relatifs, que ''l'année 2022 s'est consacrée à une concertation sur l'éducation".

Il renchérit en affirmant que l'éducation "a confirmé la nécessité de la démarche de la place dévolue à l'apprentissage précoce, à la formation aux sciences, à la technologie et à l'innovation dans le processus d'intégration régionale".

Félix Tshisekedi souligne également le fait que ''la difficulté majeure reste encore le système éducatif disparate au sein de notre communauté. À cet effet, je suis convaincu que seul la domestication du savoir harmonisé et intégré nous sortira du sous-développement et de la pauvreté".

C'est ainsi que, pour vaincre cet écueil, ''j'ai fait le choix de prendre appui sur les établissements d'enseignement supérieur et les institutions de recherche de l'Afrique centrale. L'ambition subtile d'une telle démarche est de partir de professionnels de la formulation de savoir pour soutenir de manière significative et récurrente les activités qui montent en puissance, les projets innovants et les équipes émergentes''.

C'est dans cette optique qu'''un travail de fond est fait dans ce sens avec le soutien du réseau des établissements d'enseignement supérieur, d'institutions de recherche d'Afrique centrale et le rapprochement entre université et partenaires au développement".

Pour lui, "outre l'urgence exprimée dans l'acquisition du savoir, la question de la réduction des inégalités sur le plan de la santé est tout aussi primordiale".

Pour booster le secteur culturel, il fait savoir à l'assistance que ''j'ai demandé à la commission de tout mettre en œuvre pour doter notre communauté d'un hymne et d'une devise".

Deux conflits majeurs 

Malgré les avancées enregistrée à travers toutes ces initiatives énumérées, ''notre région a été marquée sur le plan politique et sécuritaire par deux grandes crises majeures, à savoir, la crise institutionnelle de la République du Tchad et l'agression de la République démocratique du Congo par le Rwanda sous couvert du M23", rappelle Félix Tshisekedi.

Au sujet du Tchad, poursuit-il, "c'est à la suite des événements malheureux du 20 octobre 2022 que la commission de la CEEAC avait, sous mon leadership, pris l'initiative de convoquer la deuxième session extraordinaire de la Conférence des chefs d'État et des gouvernements de la RDC tenue à Kinshasa le 25 octobre 2022. À l'issue de ces travaux, il s'était dégagé un consensus au terme duquel j'avais été désigné comme médiateur du processus de transition au Tchad, secondé par deux envoyés spéciaux".

Parmi les actions réalisées dans le cadre de cette médiation, il souligne à titre illustratifs ''la mise en place d'une commission d'enquête internationale chargée d'établir les responsabilités quant aux évènement cités ci-haut. La médiation s'emploie à dégager les perspectives d'une transition devant aboutir à l'organisation d'élections libres, inclusives, crédibles, transparentes et apaisées", précise-t-il.

Il ajoute également que ''la facilitation a élaboré une feuille de route qui lui permettra de bien accompagner le processus de transition au Tchad. À ce jour, je note avec satisfaction l'évolution positive de la situation politique et sécuritaire dans ce pays frère et amis".

Concernant l'agression de la RDC par le Rwanda, ''la sous-région s'est alignée sur le plan de sortie de crise de Luanda mais qui peine à produire des effets malgré la récente éclaircie survenue à l'Union africaine lors de la session extraordinaire du conseil paix et sécurité sur la question sécuritaire à l'Est de la RDC qui a rappelé la viabilité et la nécessité de revitaliser l'accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, appelé autrement dénommé accord cadre d'Addis-Abeba".

Face à cette agression, ''la RDC s'est refusée d'être juge, en sollicitant auprès de notre conférence de la CEEAC, l'application de l'article 99, alinéa 2 du traité révisé qui prévoit la suspension de la prise de parole et du droit de vote, la suspension de la participation aux activités de la communauté, le rejet de la présentation des candidatures aux postes statutaires.''



Dieumerci Lusakumunu 

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