FACE-À-FACE de TOP CONGO FM, à l'occasion de la célébration des 60 ans de la coopération entre Bruxelles et Kinshasa.

Et de renchérir, dans la foulée : "ce dont je suis le plus fier, c'est que l'UE ait pu participer au renforcement des capacités des jeunes magistrats, des futurs jeunes policiers, des femmes et des jeunes de la société civile qui sont entrain de se prendre en main. C'est l'élément dont on peut le plus être fier", insiste le diplomate européen. 

Cependant, reconnaît Jean-Marc Châtaignier, "il se trouve aussi aussi que pendant ces 60 ans, la RDC a connu un certain nombre de périodes historiques difficiles dont guerres, conflits...si bien que l'UE avait arrêté sa coopération à la fin des années 1990 et au début  des années 2000 tout en maintenant son aide humanitaire".

Et de pointer : "forcément, on n'a pas 60 ans d'effort continu (de coopération ) mais on investit à chaque fois, quand même, dans les capacités congolaises".

RDC, partenaire majeur de l'UE?

Certes, les relations entre le Congo-Kinshasa et l'UE ont connu des crispations, néanmoins,  mais, "la RDC est un partenaire important", assure JM Châtaignier. 

"C'est le principal bénéficiaire du fonds européen au développement (FED)", lance le diplomate qui au passage, rappelle les 600 millions d'euros auxquels ont eu droit la RDC lors du 11ème FED, et de la dizaine de millions d'euros supplémentaires qui s'y sont ajoutés pour permettre au pays de faire face à l'épidémie d'Ebola.

Mais, "en même temps", previent-il, "l'UE ne peut pas tout faire ici. Ce qui doit être fait, doit d'abord être fait par le Congo et les congolais", lance Jean-Marc Châtaignier, conscient du caractère quasi impossible de cette mission pour un pays dont "le budget national est d'environ 4 milliards de dollars en ressources propres".

Et d'annoncer : "on réfléchit à l'amélioration de ces ressources propres, avec la Banque mondiale, dans le cadre du programme d'action d'aide et d'assistance aux régies financières . Il y a aussi les ressources minières sur lesquelles nous n'intervenons pas directement. Mais nous avons une conjonction de possibilités de mobiliser davantage des ressources propres".  

Jean-Marc Châtaigner estime que "c'est là vraiment qu'il faut totalement investir, avec, bien sûr, la lutte contre la corruption".

L'aide aux PME

L'Union européenne promet également un engagement plus soutenu aux Petites et moyennes entreprises congolaise (PME)

C'est "quelque chose sur lequel on n'avait, peut-être pas, suffisamment investi dans les précédents cycles de programmation", reconnaît le représentant de l'UE.

"Il faut (maintenant) effectivement qu'on travaille avec la Banque européenne d'investissement à trouver des financements bancaires, financiers pour les Petites et moyennes entreprises congolaises parce qu'il y a un système bancaire ici, qui est, je dirais, très conservateur, qui n'est pas financeur spontané des projets nouveaux.  Donc il faudrait qu'on puisse accompagner l'accès des jeunes entrepreneurs congolais aux crédits bancaires, aux crédits financiers pour qu'il y ait un effet de levier et que ceux-ci puissent, enfin, investir dans le développement du pays", assure-t-il.

UE plus importante que la Chine ?

Avec tout ce qui vient d'être dit, l'Union européenne se positionnerait-elle comme un partenaire plus importante que la Chine?.

"Je ne suis pas dans un concours de beauté. Chacun a ses spécificités, ses apports", commence Jean-Marc Châtaignier, qui naturellement, n'oublie pas de prêcher pour sa propre chapelle.