30 Janvier 2021

« Aucun poste n'a été promis à ceux qui adhèrent à l'Union sacrée » (Informateur)

Politique le 30/01/2021 à 15h35

"Il n'y avait rien eu à promettre. Je n'étais qu'informateur, pas formateur du gouvernement. (Tous ceux qui ont adhéré à l'Union sacrée) sont d'accord qu'il faut un changement radical dans ce pays afin de le servir. On s'est tous mis d'accord sur les principes. Nous ne sommes pas encore au niveau du partage des postes", affirme, invité spécial de TOP CONGO FM, Modeste Bahati Lukwebo.

Contrairement à ce qu'a dit Jean-Marc Kabund, les partis de Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba n'avaient pas exigé des postes, mais "avaient leur cahier des charges. Le panel a observé leurs revendications et on s'est rendu compte que c'était de bonnes choses".

Au lieu de postes, "ils ont demandé des réformes notamment de la CENI dont le mode d'élection des gouverneurs. On s'est rendu compte que nous étions tous sur une même longueur d'ondes".

Comme l'a dit le porte-parole du MLC Raphaël Kibuka, "ils ont décidé que pour les ambitions, on les verra après. Personne ne leur a promis des postes. Ils ont accepté de signer les documents de l'Union sacrée pour matérialiser leurs ambitions".

Si cela a fait grand bruit, c'est juste parce que MLC et Ensemble "sont très médiatisés. Il n'y a pas qu'eux qui voulaient voir clair dans l'Union sacrée. Nous étions toujours en train d'expliquer".


Premier ministre, pouvoir discrétionnaire 

"En ce qui concerne la nomination du Premier ministre, c'est la compétence exclusive du Président de la République", affirme l'informateur qui révèle que de ces échanges, les propositions ont été faite pour que le prochain gouvernement ne soit composé que "d'une quarantaine des ministres".

Mais, jure-t-il presque, "je n'en sais pas grand-chose (du formateur). C'est du pouvoir discrétionnaire du Chef de l'Etat. Tout ce que je sais, c'est qu'il va respecter la Constitution. C'est possible aussi que la Primature soit (au MLC ou à Ensemble). Nous sommes au service du pays et au peuple. Si on nous appelle, on est prêt à travailler".

Réagissant à une polémique sur les 1,500 mille dollars américains qu'il aurait demandés pour bien mener sa mission d'information, Modeste Bahati Lukwebo rassure que "toutes les factures (des salles et autres) ont été envoyées au cabinet du président de la République qui les envoie aux ministères des Finances et de Budget. Nous ne sommes pas salariés. Nous sommes venus pour rendre service à la nation. Nous n'avons que des primes".


Prêcher l'Union sacrée 

Désigné informateur le 1er janvier 2021 par le Chef de l'Etat, "j'étais aussi en train de pêcher tout en identifiant et en convainquant mes interlocuteurs. La mission de l'informateur n'est pas neutre. Il faut convaincre. Ma mission était celle d'identifier ceux qui sont prêts à accompagner la vision du Chef de l'Etat. Nous n'avons pas créé de majorité. Nous avons identifié une majorité".

Modeste Bahati Lukwebo atteste que "nous avons lancé des invitations à tous ceux qui ont des députés, même au PPRD. Je n'ai fait aucune distinction. Le travail était impersonnel, mais nous sommes dans une entreprise politique".

Il révèle avoir "utilisé 2 méthodes : la méthode discrète avec les chefs de regroupements politiques qui ont des députés à l'Assemblée nationale et des contacts directs avec des députés individuellement ou en causus. Cela nous a permis d'expliquer ce qu'est réellement l'Union sacrée. Les deux méthodes ont été payante. Nous avons terminé le travail avant le délai imparti", se félicite-t-il.

"Les individualités aussi sont venues et se sont ajoutées au nombre de ceux qui existaient. Elles n'ont pas été appelées. Elles ont répondu à l'appel du Chef de l'Etat".

Au terme de son travail, Modeste Bahati Lukwebo est content de compter "dans mon rapport : 391 députés appartenant aux 24 partis et regroupements politiques".

Il se réjouit même du fait que "nous avons aussi fait le travail de réconcilier certains regroupements (dont le sien AFDC-A). C'était juste un complot. (Kabila) n'a payé que 40% de la caution. Nous avons nous-mêmes financé notre campagne électorale. Certains ont même vendu leurs maisons. Et nous étions devenus la cible de ceux qui nous ont rien donné".

Ce qui est positif est que "tous les députés de l'AFDC m'ont rejoint. Nous étions en réunion. (Seule le suppléant de Nene Ilunga) traîne les pas. Mais, il sait que s'il va ailleurs, il perd son mandat".

En ce qui concerne la loyauté et la fidélité des députés, "on n'est pas entrer dans les secrets de Dieu. Dès lors que les députés ont signé leur fiche d'adhésion, je ne peux que les croire. Mais je ne peux pas dire qu'il ne faut pas compter sur eux à 100% lors d'un vote. Ce qui compte, c'est l'impulsion. Dès lors qu'il y a de l'impulsion à partir de la tête, même ceux qui sont mauvais peuvent changer".


Différence entre Kabila et Tshisekedi 

"J'ai constaté que les deux ont la volonté du changement dans notre pays", relève celui qui a pendant de longues années travailler aussi avec Joseph Kabila, ancien président de la République, "Mais, c'est l'entourage qui crée des problèmes. Il faut juger à partir des résultats. Et cela viendra des élections".

Contrairement à ce qu'a affirmé Steve Mbikayi, "il est trop tôt d'aborder la question des des élections maintenant. Il n'ya pas d'engagement à soutenir le Chef de l'Etat aux prochaines élections (avant d'adhérer à l'Union sacrée). Il faut travailler pour l'intérêt du peuple".

Personnellement, "je ne suis pas candidat président de la République. Je n'ai pas d'ambitions présidentielles. Je peux bien servir le pays sans être forcément président de la République".

Par Barick Bwematelwa
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