« 70% des 561 lits Covid dont dispose la RDC sont occupés » (Dr Kayembe)
"561 lits sont disponibles dans les centres de traitement Covid (CTCO) publics", révèle le professeur Jean-Marie Kayembe (photo), responsable de la prise en charge au secrétariat technique de riposte anti-Covid en RDC, invité de l'ÉDITION SPÉCIALE de TOP CONGO FM consacrée à cette épidémie.
"L'occupation de tous ces lits avoisine les 70 % à l'heure actuelle. C'est la première fois que l'on atteint des chiffes comme ceux-là. Je ne parle que de l'occupation à Kinshasa", précise-t-il.
Pour le professeur Kayembe, on a donc "effectivement un afflux important de patients dans les différents CTCO. Certains affichent complet, mais il y en a quand-même encore, par-ci, par-là, notamment aux Cliniques universitaires où 3 lits sont disponibles. C'est une situation qu'on avait jamais connue auparavant. Certains hôpitaux n'ont pratiquement plus de places, l'exemple est donné par la Clinique Ngaliema".
Accroissement du nombre de décès
A côté de l'explosion des cas de contaminations, "nous assistons, cette fois-ci, avec cette 3ème vague, à un accroissement important du nombre de décès", reconnaît le médecin, "mais nous avons parmi les malades, un bon lot de guéris".
Prudent, le Professeur Kayembe se réserve de "donner des statistiques de ceux qui sont guéris. Tout simplement, parce que la plupart (guérissent) dans la communauté", fait-il observer.
Prise en charge toujours gratuite
"Je confirme la main sur le coeur, (que) la prise en charge des malades covidiques, en tout cas dans tous les CTCO de l'État, est gratuite", assure le responsable de la prise en charge au secrétariat technique de riposte.
Ce qui, pourtant, est loin d'être le cas dans les cliniques privées autorisées à traiter les cas covid qui appliquent, pour beaucoup, des coûts très élevés.
"C'est un gap absolu de notre système de santé", selon le professeur Kayembe qui accuse, pour le coup, "le partenariat entre public et privé, (de ne pas faire) avancer le système. Une pandémie comme celle-ci, doit être une occasion de réveil de la conscience médicale nationale (pour) la promotion du système de santé".
Le professeur Kayembe invite "les décideurs (à) entreprendre des négociations évidentes avec les hôpitaux privés", car, explique-t-il, "nous avons connu, lors de la première phase, des difficultés réelles à gérer (par exemple) l'Hôpital du cinquantenaire dont la capacité en termes de lits et le plateau technique auraient dû soulager davantage la pandémie".
Cette formation médicale, à moitié privée, dispose de 1000 lits avec oxygène mais n'est toujours pas mise à contribution dans le cadre de la riposte anti-Covid.
Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que l'hôpital du Cinquantenaire et le Centre médical de Kinshasa (CMK), doté, lui, d'équipements de réanimation de très haut niveau, "déplore(nt) que les premières factures relevant des négociations qui avaient été entreprises à travers le ministère de la Santé, n'ont pas toutes été (payées)", révèle le professeur Kayembe qui dit avoir "participé une fois à un Conseil multisectoriel de riposte autour du Président de la République qui a dû s'enquérir de l'état de la situation".
Éric Lukoki
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